Le jazz, né de la rencontre (métissage ?) entre les musiques des esclaves noirs américains et les instruments traditionnels européens de La Nouvelle-Orléans, a toujours été une musique « éponge ». « Eponge » car capable de s'assimiler, d'intégrer, voire de phagocyter d'autres musiques. Les exemples ne manquent pas : jazz et musique afro-cubaine (Dizzy Gillespie, Charlie Parker), jazz et bossa-nova (Stan Getz), jazz et musique latine américaine (Gato Barbieri), jazz et rock (toute la période fusion), jazz et funk ou soul et, plus récemment, jazz et rap/hip-hop. Miles Davis, avant sa disparition prématurée en 1991, avait déjà tenté un rapprochement, notamment dans son CD « Doo Bop » (Warner), avec ces derniers. Sauf qu'entre-temps le rap est rapidement devenu une musique de dérives verbales, un vecteur de violence, synonyme de racisme anti-Blanc, anti-occidental, anti-ordre établi et hypersexiste.
Pourtant, au milieu de ces débordements, des artistes ont réussi à s'imposer et à calmer le jeu avec des textes dignes de vrais poètes. MC Solaar fait partie de cette minorité. De son vrai nom, Claude M'Barali, le chanteur/auteur, multi- récompensé aux Victoires de la musique, a été invité à se frotter à la musique hyperjazz funk de l'excellent trompettiste Roy Hargrove, à la tête de son collectif groovy, le « RH Factor », plus un invité de marque, un géant de la contrebasse contemporaine, en la personne du légendaire Ron Carter, 71 ans. Une façon comme une autre de décloisonner les chapelles et d'évoquer les branches d'un même tronc d'arbre.
Paris, le Châtelet (01.40.28.28.40, www.chatelet-theatre.com), 30 mai, 21 heures.
Hugues Aufray
Le temps n'a aucune emprise sur Hugues Aufray. A 75 ans, le créateur de tubes qui ont été chantés par des générations entières de routards et d'amateurs de folk song à la française n'a pas pris une ride. Ses reprises de titres écrits par Bob Dylan resteront comme un point d'orgue d'une carrière qui mélange le folk, la country music, l'engagement et la nostalgie, dont la France est si friande. Son unique concert parisien, plus de quarante ans après celui donné dans le même lieu devant le pasteur Martin Luther King et à l'invitation du chanteur Harry Belafonte, sera dédié à Ingrid Betancourt. Le symbole, toujours…
Paris, palais des Sports, 30 mai, 20 h 30.
Tsig'n'jazz
Première édition d'un festival qui met en lumière la culture roumaine et le jazz gitan (ou manouche), dont la France est un véritable havre. Au programme pour célébrer le 100e anniversaire de la naissance de Stéphane Grappelli : le quintette du violoniste Marius Apostol, comprenant le guitariste Angelo Debarre et l'accordéoniste Ludovic Beier avec, comme invité, le chanteur Sanséverino, les quartettes des violonistes Florin Niculescu, augmenté du guitariste Christian Escoudé, et Costel Nitescu, avec la participation de Didier Lockwood et Thomas Dutronc.
Paris, théâtre Le Trianon, du 26 au 28 mai 2008, 20 h 30.
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