Roy Eldridge, géant parmi les géants

Publié le 18/04/2004
Article réservé aux abonnés
1276198030F_Img169466.jpg

1276198030F_Img169466.jpg

SURNOMMÉ « Little Jazz », Roy Eldridge (1911-1989) était un géant parmi les géants du jazz classique et de la trompette. Quelque part entre Louis Armstrong et Dizzy Gillespie.
Installé à New York dans les années 1930, il joue avec les McKinney's Cotton Pickers, le pianiste Teddy Hill, accompagne les chanteuses Billie Holiday et Anita O'Day, rejoint l'orchestre du batteurs Gene Krupa (en 1940), puis celui du clarinettiste Artie Shaw, part en tournée en Europe avec Benny Goodman (1950), au sein d'un sextette comprenant notamment Zoot Sims (saxo-ténor). Trompettiste élevé dans la tradition classique voyant venir avec une certaine appréhension les « révolutionnaires » du be-bop, il décide de s'installer à Paris à cette époque. C'est là qu'il sera « redécouvert » par le producteur Norman Granz qui lui offre une seconde chance. C'est cette renaissance triomphale qui fait l'objet d'un magnifique coffret 7 CD Mosaic (Universal)  équivalent à la Pléiade pour le jazz -, puisqu'il regroupe l'intégralité (plus huit prises inédites) des titres gravés en studio par Little Jazz pour les labels Clef, Norgran et Verve entre août 1951 et juin 1960 : « The Complete Verve Roy Eldridge Studio Sessions ».
Pour ces séances devenues mythiques, le trompettiste fait appel notamment à Oscar Peterson et John Lewis (piano), Ray Brown (contrebasse), Barney Kessel et Herb Ellis (guitare), Jo Jones, Louie Bellson, Buddy Rich (batterie) ou encore à Dizzy Gillespie et Harry « Sweets » Edison (trompette), Benny Carter (saxo-alto), Stan Getz (saxo-ténor), et même quelques cordes.
Thèmes traditionnels, standards de la chanson populaire américaine, musique de film - « les Tricheurs » -, jam sessions sont au programme, afin de partir à la (re)découverte d'un instrumentiste talentueux, lyrique et virtuose, qui fut un des chaînons manquants entre jazz classique et moderne.

Coffret 7 CD, Mosaic/Universal.

PENNEQUIN Didier

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7522