À la veille de la Semaine européenne de la vaccination, un prix octroyé à une personnalité connue pour ses positions anti-vaccins, a provoqué un tollé en Roumanie obligeant les organisateurs à faire machine arrière.
La Roumanie doit faire face à une grave épidémie de rougeole qui a déjà tué 49 personnes depuis 2016 dont deux fillettes de 11 mois et 10 mois sont décédées en février et mars derniers. Près de 12 000 personnes ont été touchées depuis 2016. Malgré plusieurs campagnes de vaccination, la couverture vaccinale reste en deçà des 95 % recommandés par l'OMS, estimée à 87 % pour la première dose et à 75 % pour la seconde en 2016.
Un projet de loi vise à rendre obligatoires 10 vaccins infantiles et à conditionner l'accès à l'école au fait d'être vacciné. Mais depuis six mois, une pluie d'amendements déposés par des anti-vaccins vise à bloquer le texte à la Chambre des députés. Exaspérée par la lenteur des procédures, la ministre de la Santé Sorina Pintea a invité un responsable de l'OMS à s'adresser aux élus pour tenter de dissiper leurs doutes. « Nous sommes amenés à défendre des travaux scientifiques, alors que les sources d'information qui ne reposent sur aucune étude sont prises pour argent comptant », s'est insurgé le Dr Alexandru Rafila, chef de la Société de microbiologie.
L'animatrice de télévision Olivia Steer à qui un prix a été décerné, remis par l'Association pour une vie saine qui entendait récompenser des personnalités « œuvrant pour la santé », figure parmi les opposants au projet de loi. Elle s'en est prise aux élus qui « veulent transformer ce pays en un vaste camp de concentration où tous les citoyens sont soumis à des expériences médicales, par l'inoculation de vaccins entraînant de graves maladies, voire la mort ». Des sponsors vont voir leur image « ternie » par « une personne qui promeut l'ignorance scientifique et médicale ».
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