La primo-infection à rotavirus survient le plus souvent avant l’âge de 3 ans. Ce premier contact, qui est le plus sévère, confère à l’enfant une certaine immunité permettant d’atténuer la morbidité des épisodes d’infections ultérieurs.
Toutefois, en raison de la disparition de l’immunité mère-enfant des premières semaines, c’est aux alentours de l’âge de 4 mois que surviennent la plupart des formes sévères de la maladie. En l’absence de traitement, les cas sévères chez les enfants de moins de 5 ans peuvent entraîner une déshydratation rapide lourde de conséquences qui oblige à considérer toute diarrhée chez un petit de moins de 4 mois comme potentiellement grave. Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique : la seule réponse à une forme aiguë est la réhydratation.
Le rotavirus est hautement contagieux : son excrétion dans les selles commence de trois à cinq jours avant la survenue de la diarrhée et se prolonge jusqu’à deux semaines après l’arrêt. Très résistant aussi, puisqu’il peut survivre des heures sur une table à langer et plusieurs semaines sur un jouet, le virus résiste à la plupart des savons et désinfectants. Seules les solutions hydro-alcooliques sont efficaces. Son mode de contamination oro-fécale, sa présence au sein de collectivités et sa transmission encore possible par des enfants de plus de 3 ans devenus porteurs sains font que de simples mesures d’hygiène ne suffisent ni à prévenir ni à éradiquer le rotavirus.
Les vaccins spécifiques sont vivants.
Puisque la première infection est la plus sévère et qu’elle confère une certaine immunité, le rôle de la vaccination est apparu comme le meilleur moyen de prévention. Les vaccins spécifiques sont vivants. Ils vont permettre la réplication du virus dans l’organisme, à la manière de la maladie naturelle, sans en avoir les conséquences.
Rotarix est le premier vaccin vivant monovalent dérivé d’une souche humaine de rotavirus. Sous forme buvable, en deux prises orales à quatre semaines minimales d’intervalle, il confère une protection précoce, dès l’âge de 12 semaines, contre les formes sévères. Dans les essais cliniques, l’efficacité a été démontrée contre le rotavirus de sérotypes G1P[8], G3P[8] et G9P[8]. Le schéma vaccinal complet correspond, dans le carnet de vaccination, à la consultation du 2e, puis du 3e mois : la première dose devant être administrée avant l’âge de 16 semaines et la seconde avant celui de 24 semaines. Pour l’instant, ce vaccin n’est pas remboursé.
D’après un symposium organisé par les Laboratoires GlaxoSmithKline.
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