En ouverture des travaux des états généraux de l'organisation de la santé (EGOS), qui se tiendront pendant deux mois, Roselyne Bachelot a invité tous les participants (étudiants, internes, syndicats de médecins libéraux, élus, usagers) à faire preuve d' «imagination et d'audace», et à ne pas rester «prisonniers de solutions préconçues».
Jugeant la profession de médecin généraliste «encore trop peu attractive», constatant aussi que des «parties entières du territoire sont en voie de désertification médicale», la ministre a fixé d'emblée les enjeux de ces états généraux : formuler, sur la base d'un diagnostic partagé, des propositions susceptibles «d'améliorer concrètement l'accès des patients à des soins primaires de qualité». L'objectif affiché est la «structuration d'une offre de premier recours cohérente», ce qui signifie en creux que la réforme du médecin traitant n'a pas porté tous ses fruits. Sur le fond, Roselyne Bachelot souhaite que soient abordées «sans tabou» les questions de l'organisation du travail et de la répartition territoriale. Trois grands thèmes à traiter lors des prochaines auditions ont été évoqués : la formation initiale (PCEM1, épreuves classantes nationales, filière universitaire de médecine générale, passerelles...) ; l'installation (notamment les aides) ; et l'exercice (maisons de santé, salariat, modes de rémunération, délégation de tâches, informatisation, coordination ville-hôpital...).
Expectative.
La synthèse des travaux est attendue le 4 février, à Paris. Les orientations permettront de préparer le «cadrage de la négociation conventionnelle» que l'Union nationale des caisses d'assurance-maladie (UNCAM) «conduira au premier semestre 2008».
Les premières réactions sont mitigées. Le Dr Michel Chassang, président de la CSMF, ne fait pas mystère de ses doutes : «L'expectative domine, c'est beaucoup deréunions, on a l'impression qu'on va pédaler dans la semoule, il y a un risque de grand-messe.» Pour Charles Mazeaud, président de l'ANEMF (étudiants), «les discussions vont être tellement larges que l'on ne sait pas où cela va nous mener». Les cinq organisations de jeunes médecins assurent toutefois «être sur la même longueur d'onde et entendent rester unis», confie Olivier Véran, porte-parole de l'ISNIH (internes de spécialité).
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