LA MINISTRE DE LA SANTÉ oscillait entre satisfaction et désapprobation en présentant le dernier palmarès des hôpitaux et des cliniques, établi comme chaque année sur la base de l'engagement des établissements dans la lutte contre les infections nosocomiales (« le Quotidien » du 31 janvier).
Satisfaction parce que les résultats, globalement, progressent. Roselyne Bachelot a ainsi souligné «l'effort croissant des établissements de santé pour améliorer la qualité et la sécurité des soins» et noté que «80%» des hôpitaux et des cliniques enregistrent de «très bonnes performances».
Désapprobation parce que, dans le détail, de grosses imperfections subsistent. Le nombre d'établissements (ils sont 25 pour cette édition du palmarès) ne répondant pas au questionnaire du ministère, reste élevé. L'indicateur particulier de la surveillance du site opératoire ne donne pas de bons résultats : l'objectif de 75 % d'établissements réalisant effectivement cette surveillance que s'étaient fixé les pouvoirs publics en 2005 à l'horizon… 2008 n'est pas atteint (on en est à 72 %).
Les vertus de la transparence.
Face à ces résultats mi-figue mi-raisin, Roselyne Bachelot riposte. Et pour commencer, elle « pénalise » les mauvais élèves de la surveillance du site opératoire. Avec une sorte de bonnet d'âne puisque la punition consiste en une pondération négative de la note d'engagement dans la lutte contre les infections nosocomiales des établissements en défaut, laquelle note sera affichée dans le tableau de bord national, et donc communiquée aux usagers. «Nous croyons aux vertus de la transparence, explique la directrice de l'Hospitalisation et de l'organisation des soins, Annie Podeur, autant un établissement peut être fier d'un bon score, autant un mauvais score peut pousser à prendre des bonnes habitudes.»
Au-delà de ce petit coup de règle sur les doigts, Roselyne Bachelot annonce l'instauration d'une Journée nationale hygiène des mains dans les hôpitaux et les cliniques. Ce sera le 23 mai et l'occasion pour les établissements d' «organiser une action d'information et de sensibilisation».
La ministre se saisit également du cas particulier des infections nosocomiales ostéo-articulaires (de 2 000 à 2 500 cas par an, selon ses services) en annonçant la création dès cette année de six centres de recours et de compétences spécifiques, puis de quatre autres en 2009. Pour le financement de ces structures, Roselyne Bachelot rappelle que 900 000 euros ont déjà été fléchés dans le cadre de la dernière loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS 2008).
Le tableau d'honneur
Portant sur des indicateurs enregistrés en 2006, le palmarès 2008 des hôpitaux et des cliniques distingue les établissements suivants :
– Les hôpitaux parisiens Bichat -Claude-Bernard et l'hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP tous les deux) arrivent en tête des CHU.
– L'hôpital Saint-Philibert de Lomme est premier dans la catégorie centres hospitaliers.
– La clinique Sainte-Monique-Sainte-Marie de Saint-Quentin est première du côté des hôpitaux psychiatriques.
– L'hôpital local de Domme emporte la palme des hôpitaux locaux.
La clinique Sourdille de Nantes se distingue du côté des cliniques privées.
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