ROSELYNE BACHELOT est revenue sur les conséquences du rapport Larcher, lors du Grand Jury RTL-LCI-« le Figaro », en affirmant qu' «il n'y a pas de carte hospitalière» prévue par le gouvernement en matière de regroupement des hôpitaux. La ministre de la Santé a promis qu'il n'y aurait «aucune obligation de regroupement» et que cela devait reposer sur «une démarche volontariste», qui serait favorisée cependant par «un certain nombre d'incitations financières» de la part des pouvoirs publics. Après les déclarations du ministre du Budget et des Comptes publics la semaine dernière au sujet d'un plan drastique (« le Quotidien » du 9 avril), Roselyne Bachelot a déclaré qu'elle comptait réduire de 3 milliards d'euros les dépenses d'assurance-maladie dans le prochain budget de la Sécu (PLFSS) pour 2009. Elle a écarté l'hypothèse d'une moindre prise en charge pour les affections de longue durée (ALD, actuellement remboursées à 100 %). En revanche, Roselyne Bachelot envisage de durcir les conditions d'admission et de sortie en ALD au motif que le dispositif «peut donner lieu à un certain laxisme».
Marges de manoeuvre.
A propos de la réforme annoncée sur les modes de remboursement des assurés, la ministre n'a pas exclu l'idée de laisser certains secteurs comme l'optique entièrement à la charge des complémentaires santé. «La question est posée», a-t-elle affirmé, d'autant que, «dans les quatre ans qui viennent de s'écouler, la marge bénéficiaire de ces organismes complémentaires est passée de 12 à 23%». Et cela «à périmètre de prise en charge égal. Donc, il y a des marges de manoeuvre», a ajouté Roselyne Bachelot. Mais pour basculer totalement certaines dépenses de santé vers les mutuelles, les assureurs et les institutions de prévoyance, la ministre «met un certain nombre de conditions». Tout d'abord, elle veut «les mettre en concurrence» et les voir mettre en place «un vrai outil de régulation» en apportant «une valeur ajoutée par rapport au régime obligatoire». La troisième condition consiste à garantir une couverture complémentaire à l'ensemble des Français, alors que 8 % d'entre eux en sont dépourvus aujourd'hui. De son côté, la Mutualité française (qui regroupe la quasi-totalité des mutuelles santé, représentant 58 % du marché des complémentaires) a réagi vivement par la voix de son président, Jean-Pierre Davant. «Il serait plus raisonnable de négocier d'abord, entre gens raisonnables, avant de faire des déclarations de ce type», a rétorqué le président de la Mutualité. Au PS, Jean-Marie Le Guen y a vu en tout cas «une privatisation annoncée» de la Sécu.
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