Dans un rapport présenté début octobre, l’Institut supérieur de la santé (ISS) italien, dénonce la détérioration des conditions de santé des Romains.
« Rome est la seule capitale de l’Union européenne avec des indicateurs qui empirent d’année en année », estime Walter Ricciardi, président de l’ISS. Les indicateurs concernés sont l’espérance de vie, la mortalité infantile, la mortalité due au cancer, les complications du diabète. Selon l’ISS, la « santé des Romains a empiré par rapport à celle des autres Italiens ».
Diabète, cancer, prévention
Dans son rapport, l’Institut supérieur de la santé tire notamment la sonnette d’alarme sur le diabète, qui touche 6 à 7 % de la population romaine contre 5 % à l’échelle nationale. Au chapitre des cancers, « le taux de mortalité est en baisse mais, en revanche, les patients soignés dans le nord ont une meilleure qualité de soins et une majeure espérance de vie ». En revanche, la Cité éternelle serait considérée comme un très bon centre de soins pour la démence.
« La prévention nettement insuffisante est à l’origine de la recrudescence des maladies à Rome. Quant aux difficultés d'accès aux soins, il suffit de regarder la situation dans le système hospitalier pour comprendre le rapport de l’Institut supérieur de la santé », dénonce le Dr Aurelio Cafaro, immunologue et chercheur à l’ISS. À l’instar malheureusement des régions méridionales, le Latium, et plus particulièrement Rome, fait partie de la liste noire des villes où le taux de prévention chute d’année en année. « De plus en plus de patients renoncent à la prévention soit parce qu’ils ne peuvent pas payer des visites privées et les délais d’attente dans le public sont interminables, soit parce qu’ils ne savent pas qu’elle peut leur sauver la vie ou leur empêcher de tomber malades », déplore pour sa part le pharmacien Luca Pagano.
Vaccination antigrippale
Le ministère de la Santé vient tout juste de publier le résultat d’une enquête particulièrement inquiétant : 16 % des « quinquas » refusent la vaccination antigrippale et seulement 52 % des plus de 65 ans sont immunisés. « À l’origine du manque de prévention, il n’y a pas que des problèmes financiers des patients, il y a aussi l’absence de campagne de sensibilisation réelle. Il faudrait que le ministère ou les institutions sanitaires régionales et locales diffusent une bonne dose d’information pendant les périodes à risque, c'est-à-dire avant l’hiver et juste avant le printemps », estime le Dr Alessandro Sabatini. Au ministère de la Santé, le rapport de l’ISS est mal passé. Accusé de laxisme en ce qui concerne les campagnes de prévention et surtout d’être à l’origine de l’effondrement du système hospitalier, le ministère renvoie la balle dans le camp de la mairie. « La ville est dégradée, envahie par la saleté et la drogue. Tout cela a une influence certaine sur la santé des Romains, la mairie doit intervenir au plus tôt », accuse la ministre Beatrice Lorenzin.
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