LE TEST AmpliChip CYP 450 est le premier test pharmacogénomique permettant de prévoir la réponse des individus aux médicaments, en déterminant s'ils sont métaboliseurs lents ou rapides. Pour une même dose de médicament, certains individus sont en surdosage médicamenteux, s'exposant ainsi à des effets secondaires potentiellement graves, alors que d'autres sont en sous-dosage. De nombreux médicaments sont métabolisés par deux enzymes codées par les gènes CYP2D6 et CYP2C19, de la famille des CYP450. Des variations génotypiques expliquent les différents phénotypes de métabolisme médicamenteux. L'AmpliChip CYP450 permet de déterminer 29 variants du gène CYP2D6 et 2 variants majeurs du gène CYP2C19. Connaître les variations génétiques permettrait d'adapter au mieux le traitement.
Leucémies.
Roche a encore en cours de développement d'autres produits utilisant des puces à ADN permettant d'individualiser les soins. Le test AmpliChip leucémie devrait être lancé en 2007, permettant de distinguer plus de 20 sous-classes de leucémies à l'aide du profil génétique et, ce rapidement, en deux jours. Les anomalies cytogénétiques dans la leucémie impliquent souvent des translocations chromosomiques, reflétées par des profils d'expression génétiques altérés. Cette technique est corrélée à la classification actuelle des leucémies axée sur le morphotype, l'immunophénotypage et les marqueurs génétiques. Elle permet de diagnostiquer les principaux types de leucémie (LAM, LMC, LLA, LLC) et de différencier le syndrome myélodysplasique de la LAM. Elle simplifie la complexité du diagnostic en laboratoire (morphologie, cytochimie, PCR et Q-PCR, méthode Fish, cytogénétique, immunophénotypage). La rapidité d'obtention des résultats permet en cas de pronostic défavorable l'institution d'un traitement précoce.
Mutation du gène p53.
Le test AmpliChip p53 analyse la mutation du gène suppresseur de tumeur p53. La protéine p53 est dite gardienne du génome, prévenant la formation de tumeurs cancéreuses. Si le gène de la protéine p53 est lui-même endommagé, il en résulte une croissance cellulaire anarchique, pouvant mener au cancer. Le test AmpliChip p53 permet de détecter plus de 6 500 mutations possibles et fournit des informations pertinentes sur la fonction de la protéine p53. La mutation du gène de la protéine p53 est retrouvée dans de nombreux cancers (poumon, côlon, ovaire, vessie, cerveau). La rechercher permettrait d'identifier les patients à haut risque nécessitant des thérapies plus agressives avec chimiothérapies adjuvantes.
L'existence ou non d'une mutation de la protéine p53 peut ainsi être déterminante dans la décision thérapeutique. C'est le cas également pour l'institution d'une chimiothérapie par les nutlins, puissants agents antitumoraux. En effet, l'activité des nutlins dépend de la présence d'une protéine p53 normale et fonctionnelle dans les cellules tumorales. Ce sont des inhibiteurs puissants et sélectifs de la liaison entre la protéine p53 et la molécule NMD2. La molécule NMD2, anormalement élevée dans de nombreux cancers, inhibe la fonction gardienne du génome de la protéine p53 en se liant à elle. Les nutlins ne sont efficaces que pour les patients exprimant une protéine p53 normale. Connaître l'existence d'une mutation de la protéine p53 est un prérequis essentiel avant traitement.
Les avancées de la génétique et de la génomique permettent à la médecine moderne de mieux tenir compte des différences entre les individus. Le premier test sur mesure, l'AmpliChip CYP 450, existe déjà et prépare la voie, avec les autres tests à puces à ADN en cours de développement, à des soins plus ciblés.
Pharmacogenomics, the Future is Now. Conférence de presse des Laboratoires Roche, Bâle. Avec la participation de Heino von Prondzinski, Walter H. Koch, Torsten Haferlach, James L. Gallarda et Lubo Vassilev.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature