Le producteur Alain Crabot, qui fait flèche de tout bois, a fait appel cette année au mythe de « Robin des Bois » pour construire son spectacle de Noël sur glace. Mais, fort de la réussite l'an passé de « La Belle et la Bête » - qui jouait cependant plus sur l'émotion -, il s'est entouré de la même équipe - Jean-Marie Lecoq pour la mise en scène, Louis Dunoyer de Segonzac pour la musique, Olivia et Philippe Candeloro pour la chorégraphie sur glace...
Cela donne un nouveau spectacle de qualité à mi-chemin entre la comédie musicale et le théâtre chanté, uniquement sur glace cette année, qui ravit et amuse les petits et que ne boudent pas leurs parents. Tout y est, mis au goût du jour et simplifié à l'extrême, ce que l'on peut parfois regretter : les bons sentiments ravivés par ce grand thème populaire où le pot de terre - les manants de Sherwood - finit par l'emporter sur le pot de fer - l'impitoyable Prince Jean ; les nobles sentiments avec l'amour de la charmante Lady Marianne pour le beau brigand défenseur des humbles ; la drôlerie avec la truculence monastique de Frère Tuck ou la sottise soldatesque du Shérif de Notthingam ; le mystère avec la diabolique Magicienne.
Mais aussi les acrobaties, effectuées en élastique par de petits lutins agiles ; le souffle de l'orchestre live ; les prestations d'animaux, dromadaires et chevaux. Et bien sûr la chorégraphie de la troupe de ballet, quatorze patineurs superbement costumés par Julie Scobeltzine et les exhibitions des solistes dont Fernand Fedronic, alias Robin des Bois, au riche palmarès puisqu'il fut entre autres quatre fois champion de France et champion d'Europe ; et non content d'être un sportif de haut niveau, ce Robin hors normes est aussi un ténor diplômé du Conservatoire de musique de Paris qui a déjà abordé les registres de l'opéra et l'opérette ; il a surtout, dans ce spectacle, un allant et une bonne humeur appréciables.
Sur une patinoire de 70 m de long par 15 m de large abritée sous l'un des plus grands chapiteaux d'Europe, la troupe s'en donne à cur joie et le public se laisse emporter, pour un temps qui lui paraît trop court,par ce mouvement et ces voix hauts en couleurs.
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