LA FREQUENCE des thromboses veineuses après un vol long courrier demeure mal évaluée. Une étude, publiée dans le « Lancet », d'origine néo-zélandaise, la chiffre à environ 1 % des passagers de ce type de parcours aériens. Richard Beasley et coll. ont enrôlé dans une étude prospective 878 volontaires. Tous étaient considérés à risque faible à modéré, certains d'entre eux portaient une contention veineuse, d'autres avaient pris de l'aspirine. Un dosage des D-dimères a été effectué avant le départ, une élévation de ce marqueur signant l'apparition d'un risque. L'étude a été menée sur six semaines et sur des vols dépassant quatre heures. En cas d'élévation des D-dimères ou d'apparition de symptômes cliniques évocateurs, au cours des trois mois suivant le voyage, les sujets subissaient une échographie et une angiographie pulmonaire.
Plus de dix heures.
L'analyse des données montre que les voyages aériens ont toujours duré plus de dix heures, 17 % des sujets portaient une contention veineuse, 31 % utilisaient de l'aspirine et 112 volontaires ont montré une augmentation des D-dimères. Neuf personnes sur les 878 enrôlées ont déclaré une pathologie thrombo-embolique veineuse, soit 1 %. Il s'est agit de 4 cas d'embolie pulmonaire et de 5 thromboses veineuses profondes. Parmi ces sujets, à six reprises il existait des risques connus thromboemboliques, deux patients voyageaient en classe affaires, 5 avaient pris de l'aspirine préventivement et 4 portaient une contention.
Ce travail permet aux médecins néo-zélandais de conclure que le risque n'existe pas qu'en classe économique et que la terminologie « syndrome de la classe économique » devrait être remplacé par celui de thrombose du voyage aérien. Ils déduisent également que le risque embolique existe chez des personnes à risque faible à modéré, et, enfin que les facteurs de risque classiques ainsi que ces mesures prophylactiques doivent être explorés davantage.
« Lancet », vol. 362, 20-27 décembre 2003, pp. 2039-2044.
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