UN TRAVAIL français, l’un des premiers sur ce thème, met en avant et évalue la majoration du risque de survenue d’un cancer du sein, consécutif à des radiographies pulmonaires, chez des femmes génétiquement prédisposées.
L’étude a été menée par un consortium de centres anticancéreux européens. Elle est publiée par Nadine Andrieu et coll. (Inserm et service de biostatistique de l’institut Curie) dans le « Journal of Clinical Oncology ».
L’analyse a porté sur 1 600 femmes enrôlées dans la cohorte internationale de femmes porteuses des gènes Brca1/2. Bien que toutes n’aient pas eu de cancer du sein, toutes ont répondu à un questionnaire. L’un des items portait sur les radiographies pulmonaires subies, plus précisément avant l’âge de 20 ans, après 20 ans ou sur ces deux périodes de la vie. De même, le nombre d’examens était relevé.
Chez toutes ces femmes porteuses de la mutation Brca1 ou 2, la faible exposition au rayonnement X dû aux clichés pulmonaires a augmenté le risque de cancer mammaire de 54 % par rapport à celles qui n’avaient jamais été radiographiées. L’âge de l’irradiation joue également son rôle. Lorsque les clichés ont été réalisés avant l’âge de 20 ans, le risque d’apparition d’un cancer avant 40 ans est multiplié par 2,5.
David Goldgar (Lyon) fournit une hypothèse explicative. Puisque les protéines BRCA1 et 2 sont dédiées à la réparation des lésions de l’ADN, les mutations des gènes rendraient ces protéines moins aptes à réparer les dommages de l’ADN occasionnés par les rayonnements ionisants.
L’équipe de chercheurs admet que son travail connaît deux limites. La première porte sur le rappel des faits. Il est vraisemblable que les femmes atteintes d’un cancer se remémorent mieux les radiographies pulmonaires subies. La seconde concerne le flou des indications sur les doses et les dates des clichés pulmonaires.
L’équipe conclut sur la nécessité d’études prospectives.
« Journal of Clinical Oncology », 26 juin 2006.
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