Une équipe du CHR de Montpellier (Anne Rento-Dubois et col.) a analysé la prévalence des cancers, leurs facteurs de risque et leur influence sur la survie chez des patients transplantés hépatiques (après 1994) vivants au-delà de 5 ans après la greffe. Ces patients bénéficient en effet d’un suivi mensuel la première année, trimestriel à partir de la troisième année, semestriel à partir de la cinquième année. Le dossier de 156 patients transplantés après 1994 et vivants 5 ans après la transplantation hépatique (TH), a pu être analysé. Il s’agissait de 122 hommes et 44 femmes d’un âge médian de 51 ans au moment de la TH. Les principales indications de la TH étaient : cirrhose alcoolique (85 patients), cirrhose virale C (26), cirrhose mixte alcoolique et virale C (11), cirrhose virale B (8). Après la TH, 70,5% des patients ont été sous tacrolimus et 29,5% sous ciclosporine. Un peu plus d’un patient sur trois était fumeur actif, 11,5% consommateurs excessifs d’alcool et 15,6% consommateur occasionnel. Les facteurs de risque de cancer analysés étaient : sexe, âge, indication de TH, score de MELD à l’inscription*, diabète, et syndrome métabolique.
23% de cancers !
Au total, 43 cancers ont été diagnostiqués chez 37 patients (23,7%) : peau (11), ORL (9), poumon (7), lymphome post-transplantation (3), sein (2), côlon (2), prostate (2) et divers (6). Le délai moyen de survenue d’un cancer a été de 5 ans après la greffe. En analyse multivariée, les auteurs ont calculé que le risque relatif de développer un cancer était multiplié par 4 chez les patients transplantés pour cirrhose alcoolique (OR 4,055, IC 95% 1,671-9,84). Les facteurs de risque associés à la survenue d’un cancer non cutané étaient la TH pour cirrhose alcoolique, la tabagisme actif pré-TH et post-TH, la consommation excessive d’alcool. Enfin, les cancers non cutanés étaient la principales cause de décès au-delà de 5 ans (54%).
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