Le passage, à partir de la semaine prochaine, du projet de loi de financement de la Sécu pour 2012 au Sénat, ne devrait pas être une promenade de santé pour le gouvernement dans une Haute Assemblée désormais dominée par la gauche. Mais déjà ces jours derniers à l’Assemblée nationale, la discussion en séance a été parfois compliquée. Ainsi, une centaine de députés de la majorité avait déposé la semaine précédente une proposition de résolution demandant que « la lutte contre la désertification médicale soit une priorité nationale, » alors que ce budget 2012 n’aborde pas du tout la question. Les signataires de ce texte, rédigé à l’initiative de la députée non inscrite Véronique Besse, proche de Philippe de Villiers, souhaitent que la « question de la fracture médicale soit un enjeu du débat public, notamment au cours de l’année 2012 ». Ce qui est nouveau est que cette proposition, qui même votée resterait en réalité non contraignante pour le gouvernement, est signée par toutes les composantes de la droite parlementaire dont des députés UMP comme Marie-Jo Zimmermann, Hervé Novelli, Christian Vanneste, Jacques Myard ou Pierre Morel-A-L'Huissier, du Nouveau Centre tel Hervé de Charette, ou non-inscrits comme le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan ou le villiériste Dominique Souchet. Cependant alors que, pendant le débat des primaires, les socialistes ont semblé balancer entre la coercition et l’incitation, les signataires se cantonnent pour l’instant aux déclarations de bonne intention : campagne d’information auprès des étudiants, rendre effectif les stages en milieu rural, encourager les remplacements de médecins de campagne en congé.
En pleine crise de la zone euro, le gouvernement a fait des efforts sans précédents sur la réduction des déficits. Ainsi, ce budget de la Sécu prévoit un solde négatif sous la barre des 14 milliards soit 40% de moins qu’en 2010. Ce qui implique des efforts qui ont fait grincer des dents jusque dans les rangs de la majorité. Après Yves Bur, rapporteur général, c’est Pierre Méhaignerie, président de la commission des affaires sociales qui est monté au créneau pour s’opposer à la modification du calcul des indemnités journalières sur le salaire net et non plus sur le brut ce qui ferait économiser 200 millions d’euros. Mardi en déplacement à Carcassonne, le Président de la République a plaidé pour la maîtrise des dépenses de santé. « Je comprends parfaitement le côté inépuisable des besoins mais je voudrais qu’on ait tous ensemble l’honnêteté de reconnaître que la France consacre à la santé des dépenses justifiées qu’aucun autre pays au monde ne fait, » a martelé Nicolas Sarkozy. L’examen du PLFSS à l’Assemblée nationale devait s’achever ce vendredi.
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