DANS UN MONDE hyperjudiciarisé, la ville de Wichita, dans le Kansas, pourrait faire un procès aux auteurs et producteurs de « Faux Amis ». Il pleut sans fin dans des rues qui ne semblent abriter que des truands et des idiots, les personnages étant parfois les deux.
Nous sommes paraît-il dans un polar «politiquement incorrect». C’est la nuit de Noël et Charlie, le héros – si on peut employer un terme qui lui va très mal – vient de dérober à son patron, caïd local, la modique somme de 2,147 millions de dollars. Le trajet de Charlie, petit avocat véreux, divorcé solitaire vaguement amoureux d’une entraîneuse, et du magot va nous entraîner d’une boîte de strip-tease aux rives d’un lac gelé en passant par une amusante scène dans une famille bien comme il faut et très coincée.
D’après John Cusack, qui l’incarne non sans mérites, Charlie «est un type très intelligent qui s’est peu à peu laissé glisser vers l’abîme». Peut-être, mais on a surtout l’impression d’un personnage qui ne maîtrise rien parce qu’il n’est pas de la plus grande finesse. Mais ce n’est rien à côté des autres protagonistes, incarnés par Billy Bob Thornton, Randy Quaid ou Oliver Platt. Seule Renata (Connie Nielsen) semble vaguement savoir ce qu’elle fait et pourquoi mais elle a surtout pour rôle d’incarner la blonde vamp de service.
Car on est plutôt du côté de la parodie, le prétendu politiquement incorrect se résumant à confronter l’atmosphère sirupeuse des Noëls américains à la vilenie de ceux qui font parler les armes. Ramis, on le sait, n’est pas mauvais dans la parodie, ses films précédents l’ont montré, et il sait mettre en scène. Alors cela peut paraître drôle. Mais quand on n’a que des personnages inconsistants à se mettre sous la dent, on ne peut pas faire de miracle. Même une nuit de Noël.
"La Moisson de glace", titre original du film qu’on aurait largement préféré à ce très banal « Faux Amis ».
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