ON LA DISAIT passionnée, curieuse, furieusement active. Viviane Huchard, qui fut la directrice du musée de Cluny de 1994 à 2005, date de sa mort, mena sans relâche une politique de développement des collections de la célèbre institution parisienne consacrée au Moyen Age. Ce fut grâce à des dons, à des acquisitions, au mécénat, à des partenariats que le musée put s’enrichir en une décennie d’un remarquable ensemble siècle au début du XVIe. Une soixantaine d’entre elles font l’objet d’une présentation spéciale qu’il est intéressant d’aller admirer. L’occasion de redécouvrir cet hôtel du XVe siècle du centre de Paris, qui jouxte des vestiges de thermes. Statues de pierre, d’albâtre ou de bois, objets en ivoire, tissus précieux, tapisseries, parchemins, pièces d’orfèvrerie, de céramique et de cuivre, émaux, bijoux, instruments de la vie quotidienne, peintures, mobilier religieux, ou encore peintures du XIXe siècle qui racontent la vie du musée, sont autant de trésors que contiennent les premières salles. Ici, c’est un feuillet d’un manuscrit enluminé, le « Lectionnaire de Cluny » (vers 1100), qui retiendra l’attention ; là, le somptueux « Triptyque de l’Assomption de la Vierge », peint par Adrien Isenbrant à Bruges au début du XVIe siècle et rehaussé de riches couleurs, ou bien le vitrail du XVIe représentant saint Matthieu ; là encore, une Sainte catalane du XIIe, ou le grand Christ émaillé des ateliers de Limoges (XIIIe siècle). On s’attardera aussi devant quelques raretés : la « Vierge de pitié » (environ 1400) qui proviendrait de Strasbourg, le chapiteau double de Saint-Denis (XIIe siècle) et son riche décor de « Harpies », l’auguste et majestueuse « Tête d’homme » du XIIIe siècle qui se trouvait à Notre-Dame de Paris, le groupe sculpté de « l’Annonciation » (XVe siècle), une Nativité en albâtre, finement ciselée, et réalisée en Angleterre vers 1400, une sculpture en bois de tilleul représentant un Christ des Rameaux (fin du XVe), un ange acéphale, une carte à jouer du XVe siècle...
Un ensemble d’une grande richesse, sous forme d’hommage à l’ancienne conservatrice, et qui vient renforcer certains ensembles peu développés jusqu’alors par le musée (l’art roman espagnol, les retables bourguignons du début du XVe, la sculpture monumentale de la fin du Moyen Age...).
Musée national du Moyen Age, Thermes et hôtel de Cluny (6, place Paul-Painlevé, 5e). Entrée : 6,5 euros (TR : 4,50 euros). Tél. 01.53.73.78.16. Jusqu’au 6 novembre.
RMN/MUSEE DU MOYEN AGE
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