L'implication des patients dans la prise en charge de leur pathologie est une donnée dont les médecins doivent de plus en plus tenir compte. Cela est particulièrement vrai pour les maladies ostéo-articulaires, fréquentes (de 9 à 10 millions de personnes touchées en France) et représentant la première cause de perte de qualité de vie, du fait des douleurs et des incapacités fonctionnelles qu'elles entraînent.
La satisfaction des patients est donc devenue l'objectif principal de la rhumatologie, aidée en cela par les innovations thérapeutiques de ces dernières années (bisphosphonates, coxibs, anti-TNF). Il s'agit cependant d'un critère a priori très subjectif, alors que le médecin a besoin d'évaluations objectives, d'autant plus, souligne le Pr Bernard Combes (Montpellier) qu'il doit aussi fonder sa démarche thérapeutique sur des considérations moins immédiatement perceptibles par ses patients : les signes d'évolutivité et de gravité, ainsi que le pronostic.
Une étude a montré que, pour soulager leurs douleurs, 80 % des patients arthrosiques préfèrent les AINS et seulement 20 % le paracétamol. Une enquête Louis Harris a pondéré ce résultat, puisque près d'un patient sur deux arrête ou diminue la prise d'AINS conventionnels en raison d'une mauvaise tolérance digestive, ce qui provoque la réapparition des douleurs chez plus de la moitié d'entre eux.
Si les études cliniques, randomisées et contrôlées, restent la référence pour évaluer l'efficacité et la tolérance des médicaments, les études prospectives, proches de la pratique quotidienne, sont donc également très utiles. Par exemple, l'étude PREUVES a montré que l'administration de rofécoxib s'accompagne d'un taux élevé de maintenance thérapeutique et de satisfaction des patients (80 %).
Le Pr Dougados (Paris) fait remarquer qu'il s'agit d'une appréciation globale dont il est difficile d'évaluer les composantes. Il existe des échelles standardisées permettant d'apprécier le bénéfice thérapeutique. L'EVA est largement utilisée, mais elle ne suffit pas. L'échelle WOMAC est validée dans l'arthrose, mais elle comporte 17 items, bien plus que les 10 au maximum préconisés par l'OMS afin de permettre son emploi effectif par les médecins. L'étude Option Plus a été lancée en 2001 pour simplifier les échelles standardisées, afin d'obtenir une évaluation personnalisée des bénéfices thérapeutiques dans l'arthrose. Elle a abouti à ramener le nombre de questions du WOMAC à huit et à définir l'échelle ESMAP (état symptomatique minimal acceptable par le patient). En outre, elle propose des indices d'efficacité thérapeutique : amélioration du score au WOMAC de dix et score à l'ESMAP inférieur ou égal à trente.
Il reste à valider ces résultats français à l'échelle internationale, le but étant de permettre les comparaisons entre études menées dans des pays différents.
Pour la polyarthrite rhumatoïde, la SFR (Société française de rhumatologie) a commencé en 2002 la constitution de la cohorte ESPOIR, qui autorisera le suivi de 800 patients sur une période de dix ans. Elle mobilise quatorze centres cliniques régionaux et le réseau des rhumatologues libéraux. Son objectif est de limiter l'aggravation de la maladie grâce à un dépistage plus précoce et une prise en charge adaptée et partagée avec les patients.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires MSD : « Rhumatologie : la satisfaction du patient passe par une approche scientifique ».
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