De notre correspondante
Dans le département du Rhône, les différentes actions mises en œuvre pour améliorer la qualité des soins et maîtriser les dépenses de santé semblent avoir porté leurs fruits.
C'est, en substance, le message de la commission conventionnelle paritaire locale (CCPL) des généralistes, qui rassemble les caisses d'assurance-maladie du département et des représentants du syndicat MG-69. C'est également une manière, pour la commission, de réaffirmer l'intérêt du cadre conventionnel : « La convention a toujours eu ses détracteurs, au nom de la pseudodéfense des professions libérales, a rappelé le Dr Roger Bolliet, président de cette commission et généraliste à Vaulx-en-Velin. En réalité, elle a permis un fabuleux élan dans l'accès aux soins. »
15 % de référents
Il en va ainsi, selon lui, de l'option médecin référent, souscrite par 187 médecins du Rhône, soit 15 % des généralistes conventionnés. Ceux qui y ont adhéré observent une amélioration de la coordination des soins et une diminution des recours aux consultations ou aux urgences hospitalières. Ces constats empiriques doivent cependant être validés par des études conduites en bonne et due forme. « Nous sommes les premiers demandeurs d'évaluation auprès des caisses », confie le Dr Bolliet.
En revanche, les premiers résultats obtenus dans l'application de l'accord de bon usage des soins (AcBus) sur les visites à domicile sont chiffrés : entre les mois d'octobre 2002 et mai 2003, ces visites ont diminué de 21,5 % dans le Rhône. Le taux départemental du rapport visites/consultations passe de 10 à 8,11 %. A côté de ces résultats « encourageants » figurent ceux qui ont été obtenus dans le cadre de l'AcBus sur les antibiotiques de juin 2002 : dans le Rhône, les prescriptions ont chuté de près de 50 %, soit 45 000 boîtes de moins pour les céphalosporines et les macrolides, et 55 000 pour la pénicilline. Au 1er octobre de cette année, 623 généralistes avaient assisté aux séances de formation sur l'utilisation des tests de diagnostic rapide (TDR), mais seulement 34 pédiatres et 10 ORL. En parallèle, « 260 praticiens, les plus gros prescripteurs, ont bénéficié d'entretiens confraternels », a ajouté le Dr Dominique Fasquel, médecin-conseil chef du service médical de l'assurance-maladie de Lyon.
Une seule ombre au tableau : sur le plan des prescriptions en DC (dénomination commune) et des médicaments génériques, les objectifs n'ont toujours pas été atteints. Près d'un an et demi après l'accord du 5 juin 2002 signé au niveau national entre les caisses et les syndicats médicaux représentant les généralistes, le taux de lignes de prescription en DC ou en générique est de 9,9 % dans le Rhône, alors que l'objectif était de 25 %. Une fiche d'aide à la prescription en DC a récemment été adressée aux généralistes de Rhône-Alpes, mais, en l'absence d'une formation initiale à ce type de prescription, l'entreprise reste difficile. D'autant que « les noms commerciaux sont conçus pour résonner à l'oreille des consommateurs », observe Isaac Pérez, vice-président de la CCPL.
Cette commission entend donc poursuivre l'effort engagé sur le sentier de l'amélioration des pratiques et des soins, en favorisant, notamment, la mise en place des nouveaux accords et contrats lancés au niveau national. Pour en assurer la « promotion » auprès des médecins généralistes, la CNAM crée d'ailleurs un nouveau corps de métier : le délégué de l'assurance-maladie. Et c'est à la caisse de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône, qu'il appartient d'expérimenter en premier, dès la mi-novembre, ce nouveau mode de relation clientèle.
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