Rhône : clarifier les modalités d'accès direct

Publié le 05/12/2005
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Dans le département du Rhône, seuls les représentants des syndicats signataires de la convention semblent réellement s'animer quand on leur parle de la reprise des négociations conventionnelles. Ils formulent d'ailleurs de nombreuses demandes, relayées au niveau national, et des « exigences » liées aux problématiques locales.
« En priorité, il faut que nous puissions mettre à plat et régler le problème de la permanence des soins, et plus particulièrement la régulation du samedi après-midi qui n'est toujours pas obtenue », explique le Dr Danielle Atayi, présidente de la Csmf 69 et généraliste à Thurins (69). Elle mise sur ce rapprochement entre caisses et responsables syndicaux pour faire évoluer ce dossier, particulièrement houleux dans le Rhône, et pour débloquer la situation du financement de nouvelles maisons médicales de garde, via le Fonds d'aide à la qualité des soins de Ville (Faqsv). « Nous devions avoir des réponses le 25 octobre, mais elles ont été repoussées au 14 décembre », déplore-t-elle. « Pendant ce temps, les médecins continuent de travailler dans des conditions très difficiles. » Pour le président du SML dans le Rhône, « ce sont les modalités d'accès direct du patient à certains spécialistes qui doivent être clarifiées au plus vite ». On sait que les contentieux caisses-médecins se sont notamment multipliés dans les spécialités concernées par l'accès spécifique (ophtalmologues, gynécologues, psychiatres). « Si l'on souhaite que la convention fonctionne », résume le Dr Yves Kossovsky, psychiatre à Lyon, « il faudra prendre acte des progrès réalisés et s'engager sur des revalorisations d'honoraires, surtout s'il y a une baisse d'activité, comme cela semble être constaté en rhumatologie et en dermatologie ».
L'enjeu de ces négociations réside, selon lui, dans la dissipation rapide de toutes les zones d'ombre de la convention. Faute de quoi, « nous craignons de ne pas maintenir la motivation et l'engagement du départ », prévient-il.
En revanche, du côté des syndicats non signataires comme des non-syndiqués, le scepticisme est de mise.
Le Dr Sandra Mokobodzki, généraliste à Villefranche-sur-Saône, élue au bureau de MG-69, énumère ses inquiétudes sur « les points qui fonctionnaient avant la nouvelle convention et qui ne fonctionnent plus », tels que la permanence des soins. Et puis, « en tant que médecin référent, je ne fais plus du tout confiance à l'assurance-maladie qui me met en difficulté », insiste-t-elle. « Par conséquent, je suis sceptique sur ce que l'on peut négocier avec elle. »
Une crise de confiance souvent perceptible, pour d'autres raisons, du côté des médecins sans étiquette. Si certains avouent ne pas trop savoir ce qu'ils attendent des négociations, d'autres affirment carrément ne rien espérer. Le Dr Jean-Claude Joseph, généraliste dans le 8e à Lyon, déplore que les syndicats « continuent de faire comme si rien ne s'était passé en 2004 », avec la réforme de la gouvernance de l'assurance-maladie. Pour lui, « c'est l'Etat qui fixe le cadre et c'est dans ce cadre que les gens vont négocier ». Et de conclure : « Je n'attends strictement rien de ces négociations. »Faesch

> CAROLINE FAESCH

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7857