Rhône-Alpes : les caisses envisagent de payer une récupération après une garde

Publié le 13/03/2001
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De notre correspondant

N séminaire organisé par l'union régionale des médecins libéraux (URML) de Rhône-Alpes a été consacré aux gardes médicales et à la permanence des soins. Il a réuni près de 200 praticiens de huit départements ainsi que les représentants des SAMU, de SOS-Médecins, de l'Ordre, de la DRASS, des mutuelles et de l'assurance-maladie. Ce fut l'occasion de confronter les expériences, d'identifier les blocages, et de chercher des « solutions d'avenir réalistes, œcuméniques, et acceptables ».
D'emblée, le diagnostic a été posé : l'organisation des urgences préhospitalières, en Rhône-Alpes comme ailleurs, « ne satisfait personne », comme l'a souligné le Dr Jacques Caton, président de l'URML et ce n'est pas seulement le « fruit d'une politique de gribouille de la part de l'Etat et de l'assurance-maladie ». De nombreux médecins, responsables des tableaux de garde, ont toutes les peines du monde à les compléter ; les conseils de l'Ordre sont impuissants ; les préfets parfois contraints de procéder par réquisition. D'un autre côté, les urgences hospitalières, confrontées à une hausse constante des consultations pour des cas dont 15 à 30 % pourraient être pris en charge par les médecins de ville, sont au bord de l'embolie.
Les participants au séminaire ont énuméré les raisons de la crise : « démographie médicale insuffisante », « féminisation croissante » du métier, synonyme d'un développement de l'exercice à temps partiel qui « limite l'investissement des médecins femmes dans la permanences des soins », rémunération insuffisante pour les médecins de garde.
Mais la surprise est venue de l'assurance-maladie, lors de la table ronde de conclusion réunissant médecins libéraux et institutions. Georges Dorme, directeur de l'union régionale des caisses d'assurance-maladie (URCAM) de Rhône-Alpes, a fait plusieurs propositions accueillies avec satisfaction par les médecins. Pour tenir compte de la revendication concernant la « nécessaire récupération » après un week-end de garde, l'URCAM se dit prête, par exemple, à indemniser les généralistes pour un lundi de repos, sur la base de l'actuelle indemnité qui leur est accordée pour une journée de formation médicale continue (soit 1 725 F).
Utiliser le FAQS
L'assurance-maladie est aussi disposée à financer de nouveaux dispositifs de régulation de la garde, d'abord de façon expérimentale, et de prolonger son soutien si leur évaluation est concluante. L'URCAM mise sur une « refonte de la nomenclature des actes d'urgence » qui pourrait déboucher sur des futures propositions émises par le Comité des sages mis en place par Elisabeth Guigou. L'assurance-maladie régionale dispose du Fonds d'amélioration de la qualité des soins (FAQS), a conclu son directeur : une enveloppe de l'ordre de quarante-cinq millions de francs en Rhône-Alpes, qui permettrait de financer rapidement l'organisation de la permanence des soins dans plusieurs sites expérimentaux. La balle est donc dans le camp des associations de garde, qui vont examiner avec la Sécurité sociale des solutions locales susceptibles « d'améliorer la situation », tout en « respectant l'organisation libérale » de la permanence de soins.

Max SAINT-RUF

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6876