De notre correspondant
P OUR l'Union régionale des caisses d'assurance maladie (URCAM) de Rhône-Alpes, qui associe à sa nouvelle campagne sur les génériques les vingt-deux caisses d'assurance-maladie des huit départements de la deuxième région française, l'objectif de cette promotion, « sans précédent par son ampleur », dit-elle, est d'accroître les prescriptions de génériques. Et donc de dégager des économies.
Mais l'autre but de la campagne est de permettre aux assurés sociaux d'en savoir plus sur ces produits : selon les études des caisses locales, trop nombreux encore sont ceux qui ignorent tout de la nature même d'un médicament générique. Il s'agit donc de rassurer ces assurés. Selon d'autres études en effet, une proportion significative de patients, notamment les malades chroniques les plus âgés, récusent la modification de l'ordonnance. Ce qui constitue un « frein psychologique » au développement de la consommation des génériques.
Menée en partenariat avec la mutualité de la Fonction publique, la campagne s'appuie sur la collaboration des médecins et des pharmaciens conseils des trois régimes d'assurance-maladie. Elle va concerner quelque soixante-dix centres de paiement de la région, dont une bonne trentaine dans la seule agglomération lyonnaise : affiches, dépliants et animations diverses sont prévus jusqu'en avril. Les assurés sociaux pourront rencontrer sur place des spécialistes de l'assurance-maladie, et ils peuvent appeler un numéro de téléphone indigo (0.802.099.628), pour tout complément d'information.
Décollage modeste
Jusqu'à présent, souligne Gérard Ropert, directeur de la caisse centrale de l'assurance-maladie de Lyon, la consommation de génériques reste modeste en Rhône-Alpes, même si elle est supérieure, en termes de ventes, à la consommation nationale (2,8 % contre 2,2 % environ), et même si leur taux de pénétration, dans les classes où ils existent, est nettement supérieur par rapport à 1999 (31,6 % contre 26,2 %).
Elle équivaut néanmoins en année pleine (année 2000), à environ 52,2 millions de francs d'économies pour les trois régimes, dont un peu plus de 13 millions pour la seule caisse lyonnaise. Cette évolution modérée des habitudes de prescription et de « l'effet substitution » doit relativiser l'impact de la campagne de promotion de 1997 que l'URCAM avait menée, en précurseur, auprès des dix mille cinq cents médecins libéraux de Rhône-Alpes, regrettent les dirigeants de l'union régionale. Ces praticiens, conscients que l'on ne modifie pas du jour au lendemain des habitudes culturelles profondément ancrées, savent qu'il reste du chemin à parcourir.
« Cette campagne n'est pas dirigée contre les prescripteurs, bien au contraire, conclut Gérard Ropert. Elle a même, à l'origine, été suggérée à nos pharmaciens et médecins conseils, avec insistance, par de nombreux médecins, et surtout par les pharmaciens d'officine de la région, dont beaucoup souhaitent trouver dans l'assurance-maladie un allié efficace de promotion des génériques. »
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