En Rhône-Alpes, le montant de l'aide à la modernisation des hôpitaux et des cliniques consentie dans le cadre du plan Hôpital 2007 s'élèvera à 532 millions d'euros. Seulement 55 opérations choisies par l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH) pourront en bénéficier ; ce qui suscite quelques aigreurs.
C'est une sorte de plan « d'aubaine » comme le directeur de l'ARH de Rhône-Alpes, Jacques Métais, l'a lui-même qualifié. La sélection des opérations éligibles à cette manne financière exceptionnelle s'est faite en fonction de deux priorités.
La première a été donnée aux équipements supplémentaires visant à améliorer la lutte contre le cancer : dans ce cadre, deux caméras à positons et six accélérateurs de particules, financés à 100 %, compléteront prochainement le parc de Rhône-Alpes.
La seconde a été accordée « aux projets d'établissements qui permettaient de favoriser les restructurations hospitalières » a précisé Jacques Métais. Pour le secteur public, l'ARH a accordé des subventions allant de 40 à 80 % du montant total des travaux. Cent vingt-deux millions d'euros ont été attribués à la création d'un « médipôle » à Bourgoin-Jallieu (Isère), qui regroupera les hôpitaux général et psychiatrique, ainsi qu'une clinique ; 100 millions d'euros ont été affectés à la construction d'un nouvel hôpital pour les communes d'Annemasse et Bonneville (Ain) ; ou encore, pour ne citer que les plus grosses enveloppes, 65 millions d'euros ont été dégagés pour l'hôpital mère-enfant du CHU de Grenoble.
Dans le privé, l'ARH a accordé des aides allant de 15 à 50 % des futures dépenses. Elle prévoit 35 millions d'euros pour la reconstruction des cliniques des Bains et des Eaux Claires à Grenoble, 25 millions d'euros pour celle du centre de rééducation de Saint-Martin-d'Hères (Isère) ou encore 23 millions d'euros pour la reconstruction des cliniques de la Roseraie et des Minguettes à Vénissieux ; ce dernier ensemble constituera le pôle sud-est d'hospitalisation de la Mutualité du Rhône.
Des soins... à tout prix
Toutefois, l'ARH, attribue des crédits au secteur lucratif sans distinction entre les établissements regroupant des médecins en secteur I et d'autres où le secteur II prédomine, comme la clinique du Val-d'Ouest qui recevra tout de même cinq millions d'euros pour sa future extension. La méthode de l'ARH suscite quelques aigreurs. « Ce qui nous intéresse, c'est l'offre de soins », plaide le directeur de l'ARH Rhône-Alpes. Il souligne que le choix des opérations avait été présenté aux parlementaires de la région, avant d'être avalisé par le ministère ; et qu'il a donc été fait « dans la plus grande transparence ». Or la politique du maintien de l'offre de soins à tout prix tend à limiter le choix des patients aux seuls établissements MCO à dominante de secteurs II, comme c'est désormais le cas dans l'ouest lyonnais et à Ambérieu (Ain).
On perçoit aussi de l'amertume est également perceptible du côté des établissements qui, « faute à pas de chance », ont engagé des travaux en amont de ce plan, comme le centre hospitalier Saint-Luc - Saint-Joseph à Lyon. Sans parler des trois cliniques lyonnaises Jeanne-d'Arc, Sainte-Anne-Lumière et Saint-Jean, détenues par la Générale de Santé, et d'office exclues puisque devant emménager en fin d'année dans le nouvel hôpital privé Jean-Mermoz. Or le chantier est en berne depuis plus d'un an (« le Quotidien » du 3 septembre). Quant à « ce pompeux hôpital de l'Europe comme il avait été initialement nommé, il ne verra certainement pas le jour avant 2007 », regrette aujourd'hui Jacques Métais.
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