Rhino-pharyngites : l'étude VISION avec la fusafungine

Publié le 17/02/2003
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La rhino-pharyngite aiguë, essentiellement virale, est une pathologie infectieuse très fréquente, notamment en pédiatrie. Sa probabilité de guérison spontanée est de 80 %. Pourtant, en France, sur les 3 millions d'antibiotiques délivrés par an, de 10 à 15 % sont prescrits dans le cadre de rhino-pharyngites aiguës, a rappelé le Pr Ollivier Laccourreye (HEGP, Paris).

Or, selon les recommandations sur la prescription d'antibiothérapie [conférences de consensus ayant récemment réuni des sociétés d'ORL, de pathologie infectieuse et de pédiatrie (1)] : le traitement repose sur les antipyrétiques, le lavage et le mouchage avec, selon l'âge, des antitussifs et des décongestionnants. Aucun des symptômes classiques de la rhino-pharyngite (obstruction nasale, jetage purulent antérieur ou postérieur, fièvre entre 38 °C et 38,5 °C) ne justifie la prescription d'antibiotiques systémiques. En revanche, en cas de gêne respiratoire, de fièvre supérieure à trois jours et de symptômes qui se prolongent au-delà de dix jours, le médecin doit être recontacté.
La prescription d'antibiotiques par voie générale pour prévenir d'éventuelles complications (otites, sinusites, convulsions fébriles) peut se justifier en présence de facteurs de risque : vie en collectivité, âge < 6 mois, antécédents d'otite (soit trois OMA/an, soit otite séreuse pendant la rhino-pharyngite), ou encore immunodépression.
Les risques de l'antibiothérapie par voie générale ne sont pas négligeables : réactions allergiques (3 à 4 % des cas, avec choc anaphylactique dans 1,5 à 4 cas pour dix mille et un décès pour cent mille) ; risque de sélection de germes résistants.

Des alternatives

Lorsque l'antibiothérapie par voie générale ne s'impose pas, il existe des alternatives à leur prescription, comme l'immunothérapie ribosomique, les inhalations d'air chaud, la crénothérapie ou l'administration locale de produits comme la fusafungine (Locabiotal). C'est ce que confirme l'étude VISION menée par les Laboratoires Therval à partir des données de l'observatoire épidémiologique Thalès (Cf. encadré). Menée avec 1 000 généralistes, cette étude a permis de comparer le taux de prescription d'antibiotiques systémiques et d'anti-inflammatoires entre deux groupes de patients atteints de rhino-pharyngites aiguës, traités ou non par Locabiotal, du 1er décembre 1999 au 30 novembre 2000 :
- 16 076 patients ont eu au moins une prescription de Locabiotal ;
- 14 492 témoins ont eu au moins un autre traitement local.

L'action bactériostatique de la fusafungine

Chez les témoins, 64 % des prescriptions comprenaient un antibiotique systémique, contre 46 % dans le groupe Locabiotal. La prescription d'AINS était de 4,6 % dans le groupe témoin, contre 3,7 % dans le groupe Locabiotal. Quant aux prescriptions de corticostéroïdes, elles ont concerné 3 % des patients dans le groupe témoin et 1,6 % dans le groupe Locabiotal. « L'administration de Locabiotal semble donc très intéressante pour diminuer non seulement la prescription des antibiotiques systémiques, mais aussi celle des anti-inflammatoires dans leur ensemble », a souligné le Pr Laccourreye.
La fusafungine exerce une action antibactérienne locale sur les germes responsables d'infections ORL aiguës ou chroniques, renforcée par une activité anti-inflammatoire essentiellement tissulaire sur la sphère ORL.
Locabiotal permet aux défenses naturelles d'exercer leur rôle et de préserver la flore saprophyte.

Symposium organisé par les Laboratoires Ardix et Therval dans le cadre du Congrès de la Société française d'ORL et de chirurgie de la face et du cou.
(1) 10e conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse (1997).
Recommandations sur l'antibiothérapie par voie générale en pratique courante : infections ORL et respiratoires basses (1999).

Thalès

« L'observatoire Thalès s'est constitué depuis une dizaine d'années à partir d'un panel qui comprenait, en janvier 2000, 1 000 généralistes répartis sur toute la France », explique le Dr Philippe Le Jeunne, directeur de l'observatoire. Les médecins qui en font partie utilisent le logiciel médical Doc'Ware pour gérer leurs dossiers patients. Un certain nombre de données télétransmises de manière anonyme par ces médecins ont été exploitées dans l'étude VISION : âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle, antécédents, facteurs de risques, accidents du travail, vie professionnelle, etc.
A chaque consultation, la prescription d'examens complémentaires, l'envoi au spécialiste étaient notés, ainsi que la prescription (posologie et durée) d'un médicament et le diagnostic retenu.

P. C.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7276