Rhinite et conjonctivite allergique : le rôle des spores fungiques

Publié le 17/03/2002
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Les pollens constituent la cause la plus importante de rhinite et de conjonctivite allergiques. Qu'en est-il du rôle des spores fungiques ambiantes ? Sabit Cakmak et coll. (Ottawa, Canada) ont eu l'idée de rechercher leur influence sur ces affections, qui ne leur sont pas attribuées habituellement, en mettant en parallèle, d'une part, les taux d'imprégnation de l'atmosphère en spores ainsi que celui des grains de pollen, d'autre part, l'afflux de jeunes patients pour rhinite ou conjonctivites au département des urgences du Children Hospital of Eastern (où une banque de données est constituée). L'étude a porté sur la période du 1er mai 1993 au 30 septembre 1997.

La concentration des allergènes de l'air a été mesurée dans un périmètre de six kilomètres autour de l'hôpital.
La pollution (ozone, dioxyde d'azote, dioxyde de soufre, coefficient de brouillard, sulfates) et les données environnementales ont été prises en compte.
Les modifications des rythmes de consultation en fonction de l'augmentation du taux des allergènes aéroportés ont été calculées.

Une association significative

Dans la période considérée, 150 742 patients (âge moyen de 6,6 ans) ont été vus dans le département d'urgence. Une augmentation des spores de basidiomycètes de 551 spores par mètre cube ou bien d' Ambrosia artemisia à raison de 72 grains de pollen par mètre cube est assortie d'un afflux supplémentaire de 10 % des jeunes patients à la consultation. Ce qui est une association significative : p < 0,01.
On a trouvé que tous les types de spores fungiques étudiés sont cause de conjonctivite : deutéromycètes (champignons filamenteux et lévuriformes, comprenant Candida et Cryptococcus), basidiomycètes (champignons supérieurs comprenant les champignons à chapeau et certains parasites des végétaux) et ascomycètes (comportant la formation d'ascospores, comprennent Aspergillus, les dermatophytes et Penicillium). Mais seules les spores de basidiomycètes sont associés aux rhinites. Ce qui est cohérent avec les résultats de Lehdereer et coll., qui montrent une prévalence de 25 % de positivité aux tests pour basidiomycètes chez des patients souffrant de symptômes respiratoires allergiques.
Les effets des spores fungiques et des grains de pollens s'additionnent.

« The Lancet », vol. 359, 16 mars 2002, pp. 947-948.

Dr B. V.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7088