Rhinite, asthme, polypose : un programme de FMC proposé par AstraZeneca

Publié le 02/05/2001
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I L existe une forte corrélation entre rhinite allergique et asthme ou hyperréactivité bronchique et entre asthme et polypose nasale. Une rhinite est associée chez 75 % des patients à un asthme allergique et chez 40 % des patients souffrant d'un asthme non allergique. L'incidence de l'association asthme et polypose varie selon les séries de 30 % à plus de 50 % en cas d'intolérance à l'aspirine.
Outre les données épidémiologiques et cliniques, les bases physiopathologiques communes à l'atteinte de la muqueuse respiratoire haute et basse suggèrent une seule et même maladie chez les patients associant rhinite allergique et asthme allergique. En effet, l'exploration fonctionnelle respiratoire avec tests de provocation chez les patients ayant une rhinite allergique retrouve souvent une hyperréactivité bronchique, tandis que des biopsies nasales chez les patients asthmatiques allergiques sans signes fonctionnels rhinologiques montrent des stigmates d'inflammation nasale (hyperéosinophilie muqueuse). Certes, il existe encore des inconnues dans les relations nez-bronches, mais on constate que les mêmes médiateurs sont impliqués et que l'inflammation bronchique est aggravée par l'inflammation naso-sinusienne (du fait de la perte de la fonction nasale, de l'intervention probable du réflexe naso-pharyngobronchique et de la propagation de l'inflammation).
Etant donné que la rhinite allergique a précédé l'asthme dans plus de la moitié des cas, les spécialistes recommandent désormais le traitement précoce de la rhinite afin de tenter de prévenir la survenue de l'asthme ou la sévérité de l'atteinte bronchique.
L'asthme intrinsèque peut être associé aux rhinites NARES et aux polyposes naso-sinusiennes (PNS) et précède la PNS dans 69 % des cas.
La polypose nasale est relativement fréquente (4,3 % de la population), mais sous-diagnostiquée, alors qu'elle est responsable d'une altération importante de la qualité de vie. Il faut y penser devant une obstruction nasale bilatérale permanente avec perte de l'odorat, rhinorrhée, éternuements (plus rarement avec douleurs faciales). Lorsque la polypose nasale est associée à l'asthme et à l'intolérance à l'aspirine, il s'agit de la triade du syndrome de Widal.
On sait que les polypes se développent au niveau de la muqueuse du sinus ethmoïdal et envahissent progressivement les fosses nasales. Les formes sévères sont visibles en rhinoscopie antérieure, tandis que le diagnostic des formes modérées repose sur la fibroscopie nasale et le scanner des sinus. L'existence d'une polypose nasale est considérée comme un facteur de déstabilisation de la maladie bronchique, d'où l'importance d'un contrôle à long terme des composantes bronchiques et naso-sinusiennes. Si la corticothérapie nasale soulage le patient, elle est poursuivie au long cours en recherchant la dose minimale efficace. En cas d'échec, on envisage la corticothérapie générale en cures courtes ou un traitement chirurgical. Plusieurs études confirment la réduction de la corticothérapie générale grâce à la chirurgie chez la majorité des patients. Toutefois, certaines études ont rapporté une amélioration de l'asthme pendant la première année après chirurgie et une aggravation dans les années suivantes. Aussi, insiste-t-on aujourd'hui sur la nécessité d'une prise en charge médicale pré- et postopératoire et sur le caractère large de l'intervention sinusienne. A noter que le contrôle de l'asthme est un préalable indispensable à une indication de la chirurgie de la polypose nasale.

Cédérom pour réunions interactives

L'objectif du programme FRAP est d'apporter des connaissances sur ces pathologies respiratoires intriquées, en proposant des réponses aux questions posées dans la pratique quotidienne en médecine générale : comment rechercher des comorbidités ; quand rechercher une allergie ; quel est le moment le plus approprié pour solliciter un avis ORL ou du pneumologue ; comment adapter la stratégie thérapeutique, etc. Afin d'illustrer les différents messages pédagogiques, le groupe Rhinite Asthme Polypose (GRAP) a élaboré cinq cas cliniques qui ont été discutés et validés lors d'un symposium national à Cannes, auquel ont participé des pneumologues, allergologues et ORL. Ces cas cliniques vont être rassemblés sur un logiciel multimédia interactif sur cédérom, destiné à l'animation des réunions interactives de formation qui seront organisées dans toute la France et qui commenceront avant l'été.

Conférence de presse dans le cadre du symposium des Laboratoires AstraZeneca à Cannes, avec la participation des Drs B. Barjot (AstraZeneca), E. Serrano (Toulouse), M. Tunon de Lara (Pessac), F. Abramovici (Lagny-sur-Marne), J-P. Dumur (Aix-en-Provence), P. Klap (Paris), C. Marguet (Rouen).

La gamme respiratoire

La gamme respiratoire AstraZeneca comprend le budésonide, corticoïde par voie inhalée qui a fait ses preuves dans le traitement de l'asthme persistant (Pulmicort) et dans les pathologies ORL ; Rhinocort est un corticoïde à double indication, les rhinites allergiques et la polypose nasale. Une autre molécule pourrait contribuer à améliorer l'observance dans le traitement de l'asthme : Symbicort, association fixe de budésonide et de formotérol. Ce nouveau produit, bientôt disponible, concerne les patients insuffisamment contrôlés par une corticothérapie inhalée et la prise d'un bronchodilatateur bêta 2 agoniste de longue durée d'action par voie inhalée « à la demande » ou les patients contrôlés par l'administration d'une corticothérapie inhalée associée à un traitement continu par bêta 2 agoniste.

Ludmila COUTURIER

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6910