Dans les formes de reflux gastro-sophagien à symptomatologie mineure, le traitement initial relève souvent d'une automédication. En cas de prise en charge médicale, les inhibiteurs de lapompa à protons (IPP) ont une supériorité indiscutable sur tous les autres traitements. Ils permettent d'obtenir un contrôle complet des symptômes dans 2 cas sur 3, et une cicatrisation de l'sophagite dans 85 % des cas.
L'ésoméprazole avec 40 mg/j permet de contrôler plus efficacement les symptômes de reflux par rapport à l'oméprazole 20 mg/j et de cicatriser les sophagites dans près de 95 % des cas (Kahrilas P.J., Richter J.). Chez les patients incomplètement améliorés, il convient de rechercher la cause de l'échec : régurgitation prédominante, hypersensibilité muqueuse, insuffisance de contrôle de la sécrétion acide. Les modalités du traitement au long cours dépendent essentiellement de la fréquence des rechutes et de la sévérité de l'sophagite.
Le traitement médical repose sur les IPP à dose adaptée à la situation anatomo-clinique. Il était classique de proposer le traitement intermittent en cas de rechutes espacées avec absence d'sophagite sévère et un traitement continu en cas de rechutes fréquentes avec sophagite sévère, altérant la qualité de vie. Une troisième modalité, sous forme d'un traitement à la demande, semble avoir un intérêt chez les malades présentant des rechutes fréquentes, rapidement contrôlées par antisécrétoires et en l'absence d'sophagite.
En effet, les études avec l'ésoméprazole à 20 mg/j, sous traitement à la demande, démontrent que 85 % des malades sont satisfaits. Plus d'un sur deux a des séquences de traitement inférieures ou égales à trois jours et la moyenne de médicaments est de une dose tous les trois jours. La fréquence des symptômes atypiques, qui joue un rôle important dans l'altération de la qualité de vie de certains malades, devrait conduire à mieux évaluer les traitements. Il paraît logique, au cas par cas, d'adapter le traitement en fonction d'une bonne évaluation de la responsabilité du RGO, éventuellement au moyen d'un test thérapeutique, sous réserve d'une validation de celui-ci.
Les résultats au long cours de la chirurgie antireflux par laparotomie ont été comparés au traitement antisécrétoire par oméprazole. Les études révèlent que l'intervention est efficace, mais n'établit par une supériorité par rapport au traitement médical, sous réserve d'une bonne adaptation de la posologie du traitement antisécrétoire. Dans l'état actuel, il n'est pas recommandé d'élargir les indications de la chirurgie malgré le développement de techniques chirurgicales ou endoscopiques théoriquement peu agressives.
D'après la communication de R. Colin, lors de la 1re Réunion annuelle d'échanges en gastro-entérologie, organisée par AstraZeneca.
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