Dans la période de fourre-tout idéologique liée aux crises économiques, sanitaires, sociales et morales, les industries de santé ne sont pas à la fête.
Tout se conjugue pour opposer technologie et humanisme.
Du Médiator® au Japon, en passant par la grippe et de bien d’autres accidents sanitaires, les industriels, les ingénieurs et les experts sont soit jugés sans attendre en Assises*, soit exécutés par la presse, soit seront traînés devant le tribunal de l’Histoire. Leur contribution au progrès se voit vite contestée par des citoyens désabusés qui « veulent avoir droit au chapitre »*. Et leur « service rendu » est réévalué à la baisse par des pouvoirs publics qui se sentent manipulés par des intérêts économiques.
La recherche scientifique, médicale et technologique, est ainsi en accusation.
Jean de Kervasdoué, grand pourfendeur du principe de précaution, nous prédit ici même la fin de l’aventure scientifique et industrielle dans nos sociétés apeurées, morales et écologiques.
Il faudrait surtout se saisir de l’occasion, notamment à la veille de périodes électorales, pour repenser de nouveaux modèles de développement.
On devrait sans doute supprimer du marché des médicaments peu efficaces, et les médecins hospitaliers en « conflits d’intérêt » gagneraient à s’appliquer à eux mêmes « un juste traitement » et à ne rien cacher de leur collaboration d’expertise.
Mais pour ne prendre que quelques exemples, l’État devrait aussi renoncer à utiliser médicaments et techniques pour organiser son système de soin.
Des médecins mal payés ne multiplient-ils pas en effet les prescriptions ?
Et la technologie (dossier télémédecine pp. 12 à 17) ne devrait pas être utilisée pour pallier le manque de médecins et la fermeture de services hospitaliers, mais bien parce qu’elle correspond à des besoins de santé publique.
On le voit bien, l’avenir est à réinventer.
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