ANTIQUITES
PAR FRANÇOISE DEFLASSIEUX
Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, La Bruyère... le catalogue de la bibliothèque de Charles Hayoit évoque de vieux souvenirs de lycée, saveur bibliophilique en plus. Et même le retour à la petite enfance avec l'édition originale de 1697 des huit premiers Contes de Perrault. Ce minuscule recueil (15 x 8,6 cm) modestement illustré d'un frontispice et de huit vignettes et habillé d'une reliure récente en maroquin rouge, est nanti de la plus haute estimation de la vente : de 1 à 1,2 MF. Le gribouillis enfantin qui l'agrémente lui a donné avec le temps un paradoxal surcroît de valeur. Comme tous les bibliophiles, Charles Hayoit s'efforçait de trouver les ouvrages dans leur édition originale et leur reliure d'époque, mais quand ce n'était pas le cas, il les dotait d'une reliure de qualité dans le style de l'époque.
L'original du « Cid » (1637), dans son modeste vélin ivoire d'origine, est d'une rareté insigne qui lui vaut une estimation de 600 000/900 000 F. Mais le plus précieux de tous ces ouvrages, c'est... « les Précieuses » dans sa minuscule (13,5 x 8,2 cm) édition originale de 1660, premier « Molière » édité, rêve quasi inaccessible de tout bibliophile puisque, depuis le début du XXe siècle, quatre exemplaires seulement sont passés sur le marché. On en attend aussi de 600 000 à 900 000 F.
La seconde vente, consacrée à la littérature du XIXe siècle, est tout aussi délectable et truffée, par surcroît, de nombreuses pièces manuscrites, ce qui est quasiment impossible pour les siècles antérieurs.
Jeudi 28 à 19 h et vendredi 29 juin à 14 h, galerie Charpentier, Sotheby's et Poulain Le Fur.
L'année Dubuffet
Le centenaire de Jean Dubuffet nous vaudra à la rentrée une grande rétrospective au centre Pompidou. En attendant, le maître de l'Hourloupe n'a pas besoin d'anniversaire pour jouer les vedettes dans les grandes ventes d'art contemporain. C'est même une uvre quasi monumentale qu'on verra cette fin de semaine à l'hôtel Dassault, sous la forme de ce personnage en polyester et polyuréthane, haut de plus de 2 m et estimé plus de 2 millions. Clochepote (c'est son nom), héros de Coucou Bazar dans le cycle de l'Hourloupe, a servi de costume dans un spectacle extravagant représenté à New York en 1973, puis à Paris. Il a été cloné à sept exemplaires dont celui-ci est le dernier.
Samedi 23 juin à 11h, hôtel Dassault (rond-point des Champs-Elysées), étude Briest.
Cliousclat : la cuisine et la terre
Les 4es Rendez-vous de la poterie ont élu pour thème « La cuisine de terre ». Vaste programme qui nous ferait remonter aux origines mêmes de l'humanité.
Un marché de poteries anciennes, des stands de librairie, des ateliers pour les enfants, des animations théâtrales et musicales font de ces rencontres culturelles une véritable fête. Une série de conférences illustrées évoqueront, samedi et dimanche, les relations séculaires et privilégiées de la poterie et de l'art culinaire, du Moyen Age au XVIIIe siècle, et plus précisément la poterie méridionale, particulièrement riche et variée. Des « travaux pratiques » illustreront ces propos, avec un repas romain le premier soir, un souper médiéval le second, des assiettes régionales à gogo et un four traditionnel en terre réfractaire pour perpétuer pendant ces deux jours le goût du bon pain
« De la poterie à la cuisine » manifestation organisée par les Amis de la poterie.
Samedi 23 et dimanche 24 juin, Cliousclat, dans la Drôme.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature