Comme beaucoup de Français, je suis aujourd'hui confronté à la difficulté de trouver un généraliste. Ma mère, âgée de 94 ans, et à qui on a récemment posé une valve aortique, ne peut plus sortir de chez elle pour le moment car son état cardiaque ne le permet pas. Le médecin traitant qui la suivait au Chesnay (Yvelines), est parti en retraite. Sa remplaçante ne fait pas de visite. Malgré de nombreux coups de fil, nous n’avons pas trouvé un praticien qui accepte de nouveaux patients et de se déplacer. Le président de l'Ordre local à qui je me suis adressé m'a confirmé que je recherchais « l’oiseau rare ». Je suis outré. Il n'est pas normal que la profession libérale ne s'organise pas pour suivre et prendre en charge les personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer. Les Yvelines ne sont pourtant pas un désert médical ! Qu'est-ce que ce doit être dans un désert. À Quimper où vit mon frère hémiplégique complet, le médecin se déplace une fois par semaine à jour fixe. Mais un œdème du poumon, ça n'attend pas une semaine !
Je suis un ardent défenseur de la médecine libérale, j'ai présidé un syndicat de 1981 à 2008, je suis prêt à entendre que certaines choses ne vont pas. J'ai défendu le fait que les visites soient moins bien remboursées si elles étaient injustifiées car à l'époque nous étions dérangés pour un rien, mais là, ça déconne complètement. J'ai envie de dire à la profession, il faut que vous vous réveilliez ! Organisez-vous au plus vite notamment par des délégations ou transfert de charges. (Peu importe l’expression). Ou il ne faudra pas s'étonner si les politiques cognent !
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