9XAVIER BERTRAND n'aura pas fait le déplacement pour rien. Présent à l'occasion du trentième anniversaire de notre confrère « Le Généraliste », le ministre de la Santé a distillé quelques informations dont l'importance n'a pas échappé aux nombreuses personnalités qui assistaient à cet événement.
On retiendra d'abord le message que le ministre a adressé, à la fin de son allocution, aux signataires de la convention, alors que ceux-ci doivent reprendre leurs discussions dans les prochaines semaines, en vue de la signature, avant la fin de l'année, d'un ou de plusieurs avenants au texte conventionnel. Pour le ministre, il faut rapidement aborder, dans ce cadre, le problème des revalorisations tarifaires. « Les généralistes, a-t-il insisté, ne comprendraient pas qu'ils ne soient pas récompensés de leur travail en matière de maîtrise médicalisée » alors qu' « une nouvelle étape » dans ce domaine « va être engagée ».
Le ministre n'a d'ailleurs pas caché que c'est la revalorisation du C qui est, en l'occurrence, clairement posée. Un discours qui ne pouvait que satisfaire les représentants de la Csmf et du SML, signataires de la convention et qui vont prochainement s'asseoir avec les interlocuteurs de l'assurance-maladie autour de la table des négociations.
Reste à connaître le niveau de cette revalorisation. « Je ne suis pas partenaire conventionnel », a rappelé Xavier Bertrand qui n'en a pas moins exhorté syndicats et caisses à faire l'effort nécessaire. Il est vrai que certains sentent un vent de plus en plus violent monter du côté des généralistes et que le ministre, comme à son habitude, veut prendre les devants avant qu'il ne se transforme en tempête. Le précédent de 2002 et des grèves des gardes pour obtenir le C à 20 euros est encore dans tous les esprits.
Mais la nouvelle la plus emblématique concerne la démographie médicale : il s'agit de permettre aux médecins proches de la retraite, dans des zones sous-médicalisées, de cumuler une partie de leur retraite avec des revenus tirés de leur activité médicale. On se souvient peut-être que la loi Fillon sur les retraites en 2003 (et dont l'un des rapporteurs avait été justement Xavier Bertrand) prévoyait cette possibilité. Le ministre de la Santé veut la rappeler dans le cadre du plan sur la démographie médicale qu'il va dévoiler à la fin de ce mois, a-t-il confirmé.
La nouvelle, pour intéressante qu'elle soit, demande cependant à être précisée. Quels médecins seront concernés par cette mesure ? A partir de quel âge et jusqu'à quel âge ? Le médecin pourra-t-il bénéficier simplement de sa retraite de base, ou les retraites complémentaires seront-elles aussi concernées ? De quelles tâches ce médecin pourra-t-il être dispensé : permanence des soins ou autres missions ? Beaucoup de questions restent en suspens, mais l'essentiel est que le principe en ait été annoncé clairement par le ministre de la Santé. Lequel a tenu à rappeler qu'il avait récemment fait voter un amendement dans le cadre du Plfss 2006, permettant à certains médecins installés dans ces zones sous-médicalisées et à ceux qui iront y exercer de bénéficier d'un complément de revenus sous la forme d'aides forfaitaires annuelles (voir « le Quotidien » du 31 octobre 2005). « Il ne faut pas croire à la fatalité des choses », a commenté le ministre, pour qui la bataille de la démographie peut être gagnée. Rendez-vous à la fin du mois.
Xavier Bertrand, qui a abordé d'autres sujets de préoccupation du corps médical, a rappelé son souci particulier concernant la formation médicale continue et l'évaluation des pratiques professionnelles, deux chantiers prioritaires. « Il faut clarifier les choses, a-t-il dit, en mettant les moyens nécessaires sur la table. »
C'est ce qu'attendent les médecins et leurs associations concernées. Le ministre a confirmé que la presse médicale est l'un des vecteurs principaux pour l'organisation de cette formation continue et qu'elle sera partie prenante dans la validation de la FMC des médecins, grâce à l'attribution de points.
Enfin, Xavier Bertrand ne pouvait pas laisser passer l'occasion, devant un parterre de généralistes, de rappeler que la réforme de l'assurance-maladie et la mise en place du médecin traitant « avaient renforcé dans l'opinion le rôle du généraliste ».
« Les Français, s'est félicité le ministre de la Santé, ont fait taire les cassandres. Avant la fin de ce mois, 33 millions de Français auront choisi leur médecin traitant. Et 99 % d'entre eux sont des généralistes. » Ce qui confirme bien, selon le ministre, que le généraliste est bien le médecin de famille des Français. Un résultat d'autant plus important, insiste Xavier Bertrand, que « nous avions choisi de ne pas imposer » et que les Français avaient la possibilité de désigner un autre médecin que le généraliste comme médecin traitant. On aura sans doute compris le message du côté des non-signataires de la convention et de leurs alliés.
Xavier Bertrand s'engage devant les généralistes
Revalorisations et cumul des retraites avec des revenus d'activité
Publié le 13/11/2005
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> JACQUES DEGAIN
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7841
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