Revalorisation d'honoraires : Gilles Johanet (CNAM) est sceptique

Publié le 07/10/2001
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Le directeur de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM), Gilles Johanet, n'a pas caché son scepticisme vis-à-vis d'éventuelles revalorisations d'honoraires des médecins libéraux dans le cadre de l'objectif national des dépenses d'assurance-maladie fixé à 3 % pour les soins de ville en 2002.

« Le problème pour nous est de pouvoir anticiper avec les professionnels les évolutions en volume pour dégager des marges de manœuvre financières en valeur. Aujourd'hui, la tendance d'évolution des honoraires et des médicaments qui composent l'objectif de soins de ville est bien supérieur aux 3 %. Cela ne nous empêche pas d'agir en modulant ces revalorisations ; mais le point de départ est extrêmement contraignant », reconnaît Gilles Johanet. Une contrainte qui est aggravée, selon lui, par la décision du ministère de l'Emploi et de la Solidarité de maintenir le dispositif actuel de maîtrise des dépenses de santé.
Interrogée la semaine dernière par « Panorama du Médecin », Elisabeth Guigou avait déclaré ne pas être opposée à des revalorisations d'honoraires pour les médecins en 2002. « Je ne suis pas opposée aux revalorisations ou aux mesures d'amélioration de la nomenclature si elles s'inscrivent dans une démarche permettant d'améliorer la qualité des soins et le service rendu à la population », a estimé la ministre de l'Emploi et de la Solidarité. Selon elle, les mesures annoncées sur le médicament, et notamment les baisses de prix qui entrent actuellement en vigueur, devraient contribuer à assurer l'an prochain le respect de l'objectif d'évolution des dépenses de 3 % dans ce secteur (alors que l'augmentation de ces dépenses devrait être cette année de 7,7 %). « Cela permet d'envisager de manière différente la répartition de l'objectif des soins de ville entre honoraires et médicaments », et donc de dégager une marge de manœuvre financière pour les premiers.
Elisabeth Guigou s'en remet pour cela aux négociations conventionnelles qui doivent, selon elle, rechercher « des accords équilibrés ». Le secrétaire d'Etat à la Santé, Bernard Kouchner, s'était également déclaré partisan d'une revalorisation des honoraires des médecins à l'université d'été de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) à Ramatuelle, à la de fin septembre.

C. R.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6983