DEPUIS NEUF HEURES CE MATIN, une réunion au sommet sur la permanence des soins se déroule au ministère de la santé.
Doivent notamment y participer les préfets des départements mais aussi les représentants des Directions départementales de l'action sanitaire et sociale (Ddass) et ceux des Missions régionales de santé. Seront également présents les représentants des conseils des ordres nationaux et départementaux, ainsi que l'assurance-maladie.
Pour les conseils départementaux de l'Ordre seront présents des départements « exemplaires » en matière de PDS, et d'autres qui le sont moins. En tout une quarantaine de départements devraient participer à cette rencontre.
Plusieurs dossiers doivent être abordés au cours de cette réunion. Le ministre de la Santé va tout d'abord présenter aux préfets et aux responsables de Ddass le Dr Jean-Yves Grall, qu'il vient de nommer coordonnateur national de la PDS avec pour mission de rédiger avant la fin du mois de novembre un rapport sur la façon d'en finir avec les blocages et les problèmes de ce dossier. Une nomination qui fait l'unanimité chez tous les acteurs de la PDS : le Dr Grall s'est fait en effet connaître avec succès chez les acteurs de la PDS en rédigeant notamment un rapport sur les Maisons médicales de garde (MMG) qui a fait l'unanimité autour de lui.
Ne pas tout décider depuis Paris.
D'autres sujets doivent être abordés ce matin, notamment celui de la tranche minuit-8 heures pour laquelle le transfert généralisé de la PDS vers les structures d'urgence semble être souhaité par le ministre de la Santé. «Dans le département de la la Côte-d'Or, par exemple, explique le Dr Deseur, de l'Ordre national, le préfet a pris un arrêté pour faire cesser la PDS à minuit dans l'ensemble du département, alors qu'il y avait des volontaires dans les principaux secteurs.» Le Dr Deseur et l'Ordre n'ont rien contre le transfert de la PDS vers les urgences passé minuit, «pourvu qu'il y ait des sites dédiés et que le transfert des patients qui ne peuvent pas se déplacer soit assuré au moyen de VSL (véhicules sanitaires légers) . Mais ce qui importe, c'est de tenir compte du terrain et de ne pas tout décider depuis Paris».
D'une façon générale, André Deseur juge que les départements «où ça coince» en matière de PDS ont un profil particulier : «En général, ce sont des départements dans lesquels on constate un manque de concertation entre le préfet et le conseil départemental de l'Ordre, et où le Codamups (comité départemental de l'aide médicale urgente et de la permanence des soins) ne s'est pas réuni depuis longtemps.»
Le Dr Deseur manifeste cependant une réserve sur le choix des départements retenus pour être représentés à la réunion de ce matin. Il est en effet lui-même président du conseil départemental de l'Ordre de Seine-et-Marne, un département où la PDS pose encore aujourd'hui des problèmes d'organisation ; or la Seine-et-Marne ne fait pas partie des départements où le préfet est invité à la réunion. Et, à l'inverse, le département du Val-de-Marne, où la PDS fonctionne plus que correctement, notamment grâce à l'impulsion que lui a donnée depuis des années le président du conseil départemental de l'Ordre, le Dr Jacques Lange, voit son préfet invité à la réunion.
Quoiqu'il en soit, il s'agit là du dernier acte de l'actuel gouvernement en matière de permanence des soins.
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