L A dernière « Lettre CARMF », envoyée par la Caisse autonome de retraite des médecins de France à tous ses affiliés, revient sur la situation préoccupante du régime de l'Allocation supplémentaire de vieillesse (ASV, représentant un peu moins de 40 % de la retraite totale des médecins libéraux).
Préparant l'Assemblée générale de la CARMF, qui se tiendra le 24 juin prochain, la Lettre revient sur les multiples facteurs qui mènent au déséquilibre du régime ASV : l'évolution de la démographie médicale, les « erreurs de gestion, de prévision », en particulier « l'inflation de points » dans le passé et l' « absence de réserves ». Pour le Dr Gérard Maudrux, président de la caisse, la baisse des retraites est « le prix à payer (...) , faute de ne pas avoir fait ce qu'il fallait pour les garantir un tant soit peu ».
La « Lettre de la CARMF » passe en revue trois solutions possibles, « pour le moment mises en compétition, chacune étant encore en cours d'amélioration pour être meilleure que les deux autres, sans en privilégier une. Toutes permettent l'équilibre des comptes sur quarante ans. » La première solution consiste à maintenir le régime ASV en doublant la cotisation et en abaissant la valeur du point (donc de la retraite) de 102 à 80 F. La deuxième solution vise à maintenir l'ASV en fusionnant le régime avec celui de la préretraite (mécanisme d'incitation à la cessation d'activité ou MICA). Après l'extinction progressive du MICA, les administrateurs de la CARMF envisagent d'obtenir des caisses d'assurance-maladie qu'elles consacrent à l'ASV les sommes qu'elles accordent à l'heure actuelle au MICA (un peu moins de 1 milliard par an). Dans cette hypothèse, l'équilibre du régime ASV serait obtenu « avec 25 % d'augmentation de la cotisation ASV et le maintien du taux de cotisation MICA de 0,64 % et 25 % de baisse des retraites », précise la Lettre.
La troisième solution est un arrêt du régime ASV et une fusion avec le régime du MICA. Dans ce cas, « il n'y aurait plus de cotisation, plus de points distribués », les caisses prenant en charge les points déjà acquis, à 102 F le point (c'est-à-dire finançant les pensions correspondant à ces points). Mais cette troisième solution a le défaut d'être « plus difficile à négocier que les deux solutions précédentes », reconnaît la CARMF.
La « Lettre CARMF » affirme que c'est aux médecins libéraux de décider du sort de l'ASV, même si, en réalité, ce sont l'Etat, les caisses d'assurance-maladie et les syndicats médicaux qui tiennent les ficelles de ce régime.
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