MICI: mortalité, surveillance et régime alimentaire
Plusieurs travaux semblaient suggérer que la mortalité en cas de maladie de Crohn était légèrement plus élevée que dans la population générale. Une récente équipe néerlandaise, basée sur l’étude du registre régional des formes incidentes de MICI diagnostiquées entre 1991 et 2003 a montré, pour les 68 décès observés parmi les 1187 malades inclus, que le risque de décès est identique à celui de la population générale. Beaucoup plus inquitétant : l’insuffisance de surveillance coloscopique, pourtant recommandée chez les patients atteints de MICI à risque de cancer colo-rectal ou CCR (durée de la MICI d’au moins 8 ans et atteinte colique étendue). Une étude ancillaire réalisée auprès de 914 patients à risque de la cohorte CESAME montre que moins d’un malade sur deux atteint de MICI à risque de CCR est dépisté dans notre pays. Enfin, une piste « nutritionnelle » pour la prévention : une enquête alimentaire menée au sein de la cohorte E3N composée de femmes âgées de 40 à 65 ans sans aucune maladie significative montre, parmi les 67 581 participantes, qu’un apport alimentaire élevé en protéines animales est associé à un risque plus élevé de MICI. A suivre …
Capsule endoscopique: des limites difficiles à franchir
La préparation colique reste le point essentiel : si chez un patient bien préparé, la sensibilité approche à 80-90% de celle de la coloscopie, chez un patient mal préparé, la sensibilité pour les lésions de plus de 6 mm tombe à 50-60 % ! Autres limites : le défaut de contrôle du mouvement de la capsule, très rapide dans le colon transverse ou très lent dans le rectum. La firme Given Imaging (actuellement la seule à commercialiser une capsule colique) a mis au point un système accélérant la prise d’images lorsque l’image change : ainsi, dans le colon transverse, au lieu d’avoir 3 ou 4 images et un passage en 30 secondes, la capsule prendra 34 images à 36 images par seconde, d’où une nette amélioratrion de la sensibilité. Autre possibilité, récemment testée dans l’intestin grêle : une vidéocapsule colique à 2 caméras, qui détecte plus de lésions gréliques que deux capsules isolées.
RGO : Un traitement « étiologique » ?
La tendance actuelle est au développement de médicaments inhibant les relaxations transitoires du sphincter inférieur de l'œsophage. L’ADX10059 est un inhibiteur du RGO d’un nouveau type : c’est un antagoniste des récepteurs du glutamate 5 (mGluR5). Un essai français (étude de phase IIa) a récemment étudié l'efficacité d’une nouvelle forme à libération modifiée sur le reflux physiologique étudié en pHmétrie chez le sujet sain. Trois groupes de 8 patients ont reçu soit du placebo, soit 3 doses de produit. Résultats : le nombre de reflux, les reflux peu acides et l'exposition acide totale diminuent d'une manière significative, avec une tolérance plus élevée qu’avec la forme précédente. Des résultats préliminaires, non publiés, d’une étude randomisée en double aveugle incluant une centaine de patients, suggèraient déjà une efficacité sur les symptômes de patients avec RGO initialement soulagés par les IPP et à qui il avait été demandé de les interrompre. Vers un traitement de la maladie, et non du seul symptôme ?
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