L'opération « retour à l'emploi d'infirmiers diplômés d'Etat » lancée par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité dans six régions pilotes (Champagne-Ardenne, Ile-de-France, Lorraine, Pays de la Loire, Picardie et Rhône-Alpes) ne semble rencontrer pour l'instant qu'un succès limité. Dans le cadre de cette opération, un Numéro Vert est mis à la disposition des professionnelles qui souhaitent se renseigner sur les possibilités d'un retour à l'emploi (dans un hôpital ou dans une clinique). Les infirmières intéressées peuvent bénéficier d'une remise à niveau rémunérée de quatre semaines.
En Champagne-Ardenne, 41 appels ont été reçus depuis le 25 septembre, pour des demandes concernant essentiellement la Marne. Ce département, où sont situées les deux villes importantes de la région - Reims et Châlons - est à la fois celui qui attire le plus de candidats et qui en a le plus besoin (133 postes vacants sur un total de 319 dans la région). Alors que le dispositif est opérationnel jusqu'à la fin du mois, les objectifs sont donc loin d'être atteints.
80 dossiers en Ile-de-France
En Ile-de-France, où l'opération a démarré le 8 octobre, 121 appels ont été reçus la première semaine et 93 la deuxième, alors qu'il y a près de 3 000 postes vacants. Sur l'ensemble des appels, 80 ont fait l'objet de l'envoi d'un dossier aux candidats. « Nous savons que la première personne à nous avoir appelé a été recrutée », se réjouit Simone Desmoulins, infirmière générale de la direction régionale des Affaires sanitaires et sociales (DRASS). La candidate correspondait parfaitement au profil ciblé par l'opération : une mère de famille d'une quarantaine d'années, qui avait arrêté d'exercer pour élever ses enfants et qui souhaitait retravailler. Elle a trouvé un poste près de chez elle, dans un centre de gérontologie qui lui offrait la possibilité d'occuper un poste à temps partiel, ce qu'elle recherchait.
Mais pour l'heure, seulement deux personnes sont inscrites pour la formation de remise à niveau (facultative) qui leur est proposée. Cela ne signifie pas pour autant qu'il n'y a pas d'embauche en cours dans les hôpitaux ou les cliniques à la suite des appels reçus. De nombreux appels portent sur les problèmes de statut. Les infirmières libérales apprennent ainsi que leur activité ne peut pas être prise en compte dans le calcul de leur ancienneté, ce qui a un effet très dissuasif. « En IIe-de-France, 3 000 postes d'infirmières sont à pourvoir, sans compter ceux que nécessitera la réduction du temps de travail », explique Simone Desmoulins, qui compte surtout sur la sortie, dans un mois, de plus de 3 000 diplômés d'Etat venant des 68 instituts de formation en soins infirmiers de la région.
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