L’avion a décollé de Palma depuis environ un quart d’heure, quand l’hôtesse demande s’il y a un médecin ou un autre soignant dans l’avion. Une fraction de seconde j’ai l’impression d’être dans un film, mais l’hôtesse répète son annonce.
Mon compagnon et moi nous regardons. Il est psychiatre comme moi et plus près du couloir central. Je lui dis : « Tu y vas ? » « Non, c’est toi. » Tergiversations de quelques secondes. Je me lance, me lève et rejoins l’hôtesse.
« Vous savez, je ne vais peut-être rien pouvoir faire, je suis psychiatre. » Elle me répond : « Oh mais justement c’est très bien, c’est pour quelqu’un qui panique, on vient de lui donner un calmant mais ça ne va pas mieux. » Et elle m’emmène près d’une passagère, la trentaine obèse, dans le fauteuil couloir, son mari à côté d’elle et leur fille près du hublot. Elle est en pleine crise de spasmophilie.
Tout le voyage debout
L’avion est plein, je suis debout dans le couloir et tente une séance de relaxation, ma main posée sur celle de la femme. Elle se détend partiellement, et je fais la totalité du voyage debout à lui parler, jusqu’au moment de l’atterrissage où je lui promets qu’elle sera prise en charge à son arrivée.
Je regagne ma place et ma ceinture entre mon compagnon et ma fille à moi, déçue de n’avoir pu partager ses impressions de jeune passagère pendant un vol où je n’ai pas eu le loisir d’admirer le paysage.
Quand les portes s’ouvrent, le commandant de bord et l’équipage me remercient. A l’aéroport, une équipe de secouristes attend « ma » passagère. Son stress est toujours présent, même si elle respire mieux.
Quelques jours plus tard je reçois une lettre de remerciements de la compagnie Air France, qui se dit désolée de l’inconfort de mon voyage.
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