° Maître de la guitare, de l’orgue – ses professeurs étaient Bill Doggett et Jimmy Smith – et du microphone grâce à une voix puissante et d’une grande profondeur, Lucky Peterson fait partie de la nouvelle génération des chanteurs de blues. À 45 ans, celui qui a été découvert par le vénérable contrebassiste de Chicago Willie Dixon (1915-1992) dès l’âge de... 5 ans, a acquis sa réputation d’artiste et de showman à travers sa fidélité au blues classique, qu’il adore requinquer et remettre aux goûts du jour. Pour son nouvel album, « You Can Always Turn Around » (Dreyfus Jazz/Sony Music), il a fait appel à la crème des musiciens de studio de Woodstock pour revisiter des thèmes écrits par des bluesmen emblématiques du Delta du Mississippi, comme Robert Johnson (dans une version particulièrement impressionnante de « I Believe I’ll Dust My Broom »), considéré comme le père fondateur de la musique du diable, Blind Willie McTell ou Rev. Gary Davis, mélangés à des reprises de Tom Waits, Curtis Mayfield et Luncida Williams ou l’hymne des droits civiques, popularisé par Nina Simone. Enfin, cet album de blues hyper « roots », aux accents modernes, est aussi l’occasion de découvrir les talents vocaux de sa femme, Tamara. Toute la puissance et l’émotion intacte du blues à l’état pur (1).
° Depuis plus de 75 ans, le Golden Gate Quartet est l’ensemble vocal qui a su populariser à l’échelle planétaire le gospel et les negro spirituals, grâce a un style a cappella absolument unique. Trois quarts de siècle après, la légende est toujours vivante – même si les membres fondateurs sont partis pour les verts pâturages – grâce à de nouveaux vocalistes qui respectent la tradition et les valeurs des musiques religieuses afro-américaines, portées par un vétéran comme Clyde Wright, 82 ans, compositeur et second ténor depuis 1954. Aujourd’hui, la saga continue (2), avec notamment la publication (le 7 octobre) de « Incredible » (DixieFrog/Harmonia Mundi), un nouvel opus gorgé de soul, de modernité, de vitalité et surtout de spiritualité, marque de fabrique indélébile et éternelle du GGQ. Hallelujah !
° Fille de pasteur, Lizz Wright, 30 ans, a été élevée dans la ferveur du gospel et des spirituals. Et c’est à l’église qu’elle fait donc ses premières armes, avant de s’exprimer dans des chorales scolaires et universitaires. Influencée par Cassandra Wilson et Tracy Chapman, elle s’oriente ensuite vers un style mâtiné de soul, de funk, de jazz et de pop. Avant de revenir pour « Fellowship » (Verve/Universal), son dernier CD, aux sources du gospel, en interprétant plusieurs titres traditionnels et originaux, voire des reprises d’Eric Clapton et Jimi Hendrix. Le tout accompagné notamment de Me’Shell N’Degeocello (basse) ou Angélique Kidjo (chant). Une voix sensuelle et somptueuse toute désignée pour servir au mieux un répertoire teinté de spiritualité et de grâce (3).
(1) Paris, Duc des Lombards, le 8 octobre, à 20 et 22 heures ; Lille, le 7 octobre ; Enghien, le 9 octobre.
(2) Paris, Casino de Paris, le 2 novembre ; Le Havre, le 5 novembre ; Nice, le 7 novembre ; Nantes, le 12 décembre.
(3) Paris, L’Européen, le 17 octobre.
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