On sait que la rétinite à cytomégalovirus (CMV) est la principale cause de perte de l'acuité visuelle chez les patients ayant un SIDA. Le traitement d'induction par voie veineuse avec le ganciclovir, le foscarnet ou le cidofovir, suivi d'un traitement d'entretien, peut inactiver efficacement le virus.
On cherchait un médicament qui soit efficace par voie orale à la fois en traitement d'induction et en traitement d'entretien.
Le valganciclovir est une prodrogue (ester monovalyl) qui, après administration orale, est rapidement hydrolysée en un produit actif, le ganciclovir. La biodisponibilité du ganciclovir obtenue à partir de valganciclovir est de 60 % ; une dose de 900 mg (deux comprimés à 450 mg) aboutit à des taux sanguins de ganciclovir similaires à ceux obtenus par du ganciclovir I.V. à la dose de 5 mg/kg de poids.
Le Valganciclovir Study Group est un groupe d'étude international qui comporte deux équipes françaises (hôpital Bichat - Claude-Bernard, Paris et hôpital Gui-de-Chauliac, Montpellier).
Ce groupe a conduit une étude clinique randomisée, contrôlée, pour comparer la sécurité et l'efficacité du valganciclovir oral et du ganciclovir I.V. dans les rétinites à CMV nouvellement diagnostiquées, cela chez 160 patients atteints de SIDA.
Des photographies
L'objectif primaire de l'étude était la progression, déterminée par des photographies, de la rétinite dans les quatre semaines suivant l'instauration du traitement. Après quatre semaines, tous les patients des deux groupes recevaient du valganciclovir en traitement d'entretien.
Ainsi, 80 patients ont été assignés à chaque groupe. Parmi les patients qui ont pu être évalués, 7 des 70 (10 %) du groupe ganciclovir et 7 des 71 (9,9 %) du groupe valganciclovir ont eu une progression de la rétinite pendant les quatre premières semaines. On a observé une « réponse satisfaisante » chez 47 patients sur 61 du groupe ganciclovir I.V. (77 %) et chez 46 patients sur 64 (71,9 %) du groupe valganciclovir oral.
Le délai moyen de progression vers la rétinite était de 125 jours dans le groupe ganciclovir I.V. et de 160 jours dans le groupe valganciclovir per os.
La fréquence et la sévérité des effets secondaires étaient identiques dans les deux groupes de traitement.
Les auteurs estiment que le traitement HAART (Highly Active AntiRetroviral Therapy) a probablement influencé le délai de progression de la rétinite : avant l'avènement du traitement HAART, 85 % des patients recevant le ganciclovir I.V. avaient une progression de la rétinite dans les quatre mois, alors que, dans la présente étude, 61 % avaient une progression sur une période de un an.
Daniel F. Martin et coll. « New England Journal of Medicine » du 11 avril 2002, pp. 1 179-1 126.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature