Il ressort de ces posters et de cette session plusieurs informations majeures. D’abord, que les méthodes de DMR ont atteint une maturité qui rend leur déploiement inévitable. Il apparaît ensuite primordial de distinguer les limitations et intérêts démontrés par ces études en fonction des différentes méthodes de DMR. Bien que toutes ces méthodes soient capables d’accélérer l’identification microbiologique, voire le dépistage partiel des résistances, il faut distinguer la PCR/ESI-MS, capable de s’affranchir de l’étape de culture et d’effectuer des identifications directement sur l’échantillon sanguin en moins de 8 heures au total, alors que les autres techniques nécessitent une identification sur hémoculture positive avec un délai incompressible et variable de positivité.
Mais la question primordiale demeure l’apport réel des méthodes de DMR et leur impact clinique. Si toutes ces études démontrent environ 40 % d’adaptations de l’antibiothérapie – modifications, décrémentations, élargissement de spectre, arrêts, démarrages – une seule a recueilli des informations relatives à l’impact clinique mais sans démontrer de différences entre culture/identification standard et méthode de DMR, même accompagnée de conseil en bon usage antibiotique en temps réel. Une cause probable de cette absence d’impact clinique, notamment sur la mortalité, vient sans doute du fait que l’étude en question ne s’est pas restreinte aux seuls patients en sepsis grave alors que c’est dans cette population que l’impact clinique de l’adéquation précoce de l’antibiothérapie est la plus forte. L’étude qui a ciblé cette population, n’a en revanche pas recueilli les informations nécessaires à l’évaluation de l’impact clinique.
En espérant que les études à venir sur les DMR sauront évaluer et démontrer l’impact clinique, il demeure le message provenant de l’étude ayant comparé méthode standard et DMR seul ou accompagné de conseil en bon usage antibiotique : l’identification plus rapide du pathogène ne s’accompagnait d’une adaptation antibiotique plus rapide que lorsqu’accompagné de conseil. L’enjeu ne peut donc se résumer aux seuls choix technologiques mais repose bien sûr l’expertise microbiologique clinique qui l’accompagne, ce dont devront tenir compte les évaluations à venir.
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