La syphilis, maladie devenue très rare, est de nouveau d'actualité. Dans « le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) »*, l'Institut de veille sanitaire (InVS) indique qu'une recrudescence de la syphilis est notable, en Ile-de-France notamment, principalement parmi les hommes homosexuels adultes (âge médian 35 ans) dont la moitié sont porteurs du virus du SIDA.
Selon l'enquête menée par l'InVS dans des dispensaires antivénériens (DAV), dans un réseau de médecins libéraux (REZO-85) et auprès des consultations hospitalières, 33 cas de syphilis précoce ont été détectés durant les cinq premiers mois de l'année 2001, contre 28 cas en 2000 et 9 en 1999. Entre le 1er janvier 2000 et le 31 mai 2001, 78 cas de syphilis précoce ont été déclarés par les sites participant à l'enquête, dont 68 à Paris. Parmi les 78 cas, 77 étaient des hommes dont 58 homosexuels, 8 bisexuels et 11 hétérosexuels. Les malades sont d'abord français (58 cas), 8 viennent d'un pays d'Europe et 6 d'Afrique ou des Caraïbes. Parmi les cas étudiés, 27 % n'avaient aucun antécédent de MST. Les antécédents de MST déclarés par les autres patients étaient : gonococcie (11 cas), hépatite B (11 cas), herpès (11 cas), HPV (4 cas) et chlamydia (4 cas). 53 % des personnes atteintes par la syphilis étaient infectées par le VIH.
Selon la direction générale de la Santé (DGS), cette augmentation de la syphilis « témoigne d'une recrudescence des pratiques sexuelles à risque dans certains groupes localisés, plus particulièrement en Ile-de-France, et confirme la reprise évolutive de la situation épidémiologique en matière de maladies sexuellement transmissibles ». L'InVS estime, de son côté, que la réapparition de la syphilis est préoccupante, car, dit-il, elle indique que le risque de transmission du VIH est aussi augmenté, notamment chez les gays. « Il a été montré que les épisodes de MST aiguës favorisaient la transmission du VIH et plus récemment qu'ils étaient associés à une augmentation de la charge virale sanguine », lit-on dans le « BEH ». L'InVS appelle ainsi à un renforcement de la prévention de la transmission du VIH en ajustant les stratégies aux groupes à risques.
* N°35-36 du 28 août 2001.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature