En février, on s’en souvient, la revue « Immunity » publiait les résultats très intéressants obtenus par une équipe internationale, dont la première signataire était la Française Morgane Bomsel (institut Cochin, CNRS INSERM) : les chercheurs avaient testé chez l’animal un vaccin anti-VIH novateur entraînant la production d’IgA et d’IgG antiviraux au niveau muqueux, ce qui bloquait l’entrée du virus dans les cellules épithéliales du vagin après un rapport sexuel. Cinq femelles vaccinées étaient restées séronégatives après exposition, alors que 5 femelles témoins étaient devenues positives. Dans un entretien avec « le Quotidien » (14 février 2011), Morgane Bomsel annonçait que des résultats « plutôt engageants » d’un essai de phase I chez l’humain étaient attendus. Ils sont maintenant dévoilés par Mymetics.
Dans cette phase I, indique un communiqué de Mymetics, toutes les femmes vaccinées ont rapidement développé des anticorps sériques spécifiques anti-lipopeptide P1 ; surtout, toutes ont également développé ces anticorps dans leurs sécrétions muqueuses vaginales et rectales. « L’activité antivirale de ces anticorps de muqueuses a été mise en évidence par l’inhibition de la transcytose du VIH, tel que rapporté par le Dr Morgane Bomsel (...), partenaire académique clé pour cette approche mucosale », précise le communiqué. Mymetics annonce la planification d’essais de phase I/II pour tester un antigène VIH-1 supplémentaire ainsi qu’une formule encore optimisée du vaccin.
Cet essai de phase I en double aveugle a porté sur 24 femmes en bonne santé, randomisées en deux bras en fonction de la dose de produit administré : 10 µg versus 50 µg. Dans chaque bras, 8 femmes recevaient le vaccin MYM-V101 et quatre autres un placebo. Deux doses étaient administrées en intramusculaire (semaines 0 et 8) et deux autres en intranasal (semaines 16 et 24).
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