INFORMATIQUE ET WEB
L A télétransmission des résultats d'analyse directement dans l'ordinateur du médecin, via un modem, remonte à 1990, année de naissance du standard HPRIM 1. Réunissant éditeurs de logiciels pour laboratoires et pour cabinets médicaux, l'association H.PR.I.M. (Harmoniser et PRomovoir les Informatiques Médicales) s'est efforcée de développer la communication entre biologistes (5 000 laboratoires, dont 4 200 privés) et médecins, en permettant aux possesseurs de logiciels ayant adopté son standard de récupérer directement les résultats dans le dossier patient informatisé. Un service très apprécié des médecins informatisés, mais qui oblige le praticien à bloquer une ligne téléphonique au moment où le laboratoire veut envoyer ses résultats (connexion dite point à point).
Pour faire bénéficier les médecins des nouvelles technologies Internet, l'association a soutenu le serveur HPRIM, un serveur sécurisé centralisant les fichiers HPRIM envoyés par les laboratoires et récupérés par les médecins en se connectant au serveur. Ouvert à un moment où très peu de médecins avaient accès à Internet, ce service n'a pas rencontré le succès escompté et il doit être fermé le 30 juin.
Entre temps, l'association a développé HPRIM net, un nouveau protocole qui assure la transmission sécurisée des messages médicaux. La sécurité des échanges est assurée par un logiciel de chiffrement avec échange de clés (échanges de certificats) entre le médecin et le laboratoire. Un accusé de réception ou un avis de non-remise est produit pour l'émetteur.
La première offre commerciale intégrant HPRIM net est venue du fournisseur d'accès Internet Wanadoo Santé (34 000 professionnels de santé abonnés). Moyennant un supplément de 20 francs par mois, le médecin reçoit dans sa boîte aux lettres santé, qui sert également à la télétransmission des FSE (feuilles de soins électroniques), les résultats d'analyses envoyés par les laboratoires également abonnés au service. L'envoi par Internet est sécurisé par un chiffrement à 128 bits assuré par le logiciel Security Box Mail de la société MSI qui est inclus dans le kit Wanadoo, mais en version pour PC uniquement. Le laboratoire et le médecin ont chacun sa clé de chiffrement. La CPS (carte de professionnel de santé) sera utilisée dès que sa nouvelle version avec chiffrement sera disponible.
Période transitoire
Si les deux plus importants logiciels de laboratoires ont déjà intégré HPRIM net (les autres sont en cours, la version sous Unix vient d'être distribuée), il n'y a encore qu'une demi-douzaine d'éditeurs médecins à l'avoir fait, mais de nombreuses demandes sont en cours.
Pour cette période transitoire, Wanadoo Santé a développé HPRIM Express, qui permet de récupérer les résultats d'analyses en HPRIM net et de les copier-coller dans le dossier, si le logiciel du médecin n'a pas encore intégré le nouveau standard.
Notons qu'un service de courriel entre le laboratoire et le médecin est également proposé via l'Intranet Liberalis et que le RSS (réseau santé social) est en train d'intégrer HPRIM net. Le réseau de Cegetel a pour sa part choisi de développer le format d'échange MMF, qui permettra des échanges sécurisés de documents médicaux de différentes natures (dont les analyses).
Face à la messagerie sécurisée, le Bioserveur conçu par la société Netsanté s'appuie sur un autre concept. Constatant que tous les médecins n'avaient pas de logiciels intégrant HPRIM, et encore moins HPRIM net, le Bioserveur accueille tous les formats disponibles : PDF, Excel, Word, texte et bien sûr HPRIM et HPRIN net. Le médecin est reconnu lorsqu'il se connecte sur le Bioserveur et la page d'accueil lui indique ce qui est arrivé pour lui, comme s'il ouvrait sa boîte aux lettres. L'accès est protégé par Identifiant/Mot de passe ou par CPS.
Ce service, déjà opérationnel depuis dix-huit mois (45 000 dossiers traités provenant de 25 000 patients), est disponible sur le portail Atmedica du groupe Vivendi Universal Publishing (www.bioserveur.atmedica.com). Gratuit et sans abonnement, le Bioserveur est accessible sous différents modes : consultation en ligne avec historique, impression de compte-rendu, téléchargement de résultats, e-mail et HPRIM net. Pour en bénéficier, il suffit que les laboratoires correspondants soient abonnés au Bioserveur (à partir de 250 francs par mois pour 250 dossiers et dégressif jusqu'à 0,25 F le dossier). Avantage pour le laboratoire : il peut transmettre en une seule fois des lots importants de dossiers vers plusieurs prescripteurs. Il vérifie si les résultats ont été consultés et/ou téléchargés par le médecin.
Le Bioserveur est également un service associé du RSS.
Ce concept se développe, la société Netsanté ayant remporté l'appel d'offres du Syndicat de biologistes de Rhône-Alpes pour la mise en place d'un serveur de résultats sur leur futur site Medi@bio. Des tarifs spéciaux pour les biologistes ont été négociés par le syndicat. Le serveur de résultats sera complété d'un certain nombre de services pour les médecins (aide à la prescription et à l'interprétation), les biologistes (informations syndicales) et le grand public.
Services de transmission personnalisés
C'est dans cette optique de développement de services spécifiques pour les biologistes que se place la nouvelle activité BtoB (business to business) du portail santé PlanetMedica, désormais absorbé par Partner Medica, société européenne e-santé détenue par les mêmes actionnaires. La solution Partner Medica de transmission de résultats de biologie comprend une interface médecin et une interface laboratoire. Doc medica offre au médecin une plate-forme de travail sécurisée pour consulter en ligne les résultats d'examens biologiques des patients avec différents services : aide à l'interprétation, aide à la prescription, accès à des programmes de FMC. Tandis que Labmedica se présente comme le portail du laboratoire avec différents outils de gestion et de suivi. Le coût pour un laboratoire sera de moins de 50 000 francs par an (soit entre 0,25 et 1 F par dossier patient). La transmission du laboratoire sur les serveurs de Partner Medica se fait de point à point via la ligne téléphonique par modem. Le stockage des données sur le serveur ne dépasse pas quelques heures, le temps que le médecin lisent ses résultats et les sauvegardes. Déjà implanté en Belgique, en Espagne et en Italie, le service est commercialisé en France depuis avril. Fin 2001, Partner Medica compte avoir 200 laboratoires et 5 000 médecins équipés.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature