Resténose après stent : un essai avec un antibiotique anti-Chlamydia

Publié le 01/07/2001
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P AR leur effet pro-inflammatoire vasculaire, les agents infectieux pourraient promouvoir la progression de l'athérome au niveau des vaisseaux coronariens et des complications thrombotiques locales et à distance. Chlamydia pneumoniae a été l'une des bactéries des plus étudiées en raison de son effet cellulaire sur l'activation de la transcription de certains gènes prothrombotiques et pro-inflammatoires.

Chez les patients porteurs d'une endoprothèse coronarienne (stent), une complication à moyen terme est la resténose intrastent. Ce phénomène survient dans les suites immédiates de l'angioplastie, en réponse à la lésion induite par le gonflement du ballonnet et la mise en place du stent. Parce que des signes d'infections à Chlamydia pneumoniae sont détectés sur 79 % des prélèvements effectués sur des lésion athéromateuses coronariennes, des cardiologues allemands ont conduit une étude randomisée en double aveugle sur 1 010 patients (1 239 lésions) ayant subi la pose d'un stent au centre hospitalier de Munich, afin d'évaluer l'action d'un antibiotique sur ces phénomènes. Les patients ont été tirés au sort pour recevoir, outre 250 mg de ticlopidine par jour pendant quatre semaines et 100 mg d'aspirine à vie, soit un placebo, soit 300 mg de roxithromycine par jour pendant quatre semaines. A l'entrée dans l'étude, un prélèvement sérique a été effectué afin de déterminer la concentration d'IgG anti -Chlamydia pneumonie (CP), et les patients ont été classés en quatre groupes (IgG négatif, 1/32, 1/128 et 1/512).
Les investigateurs ont mesuré le diamètre vasculaire par angiographie un an après, chez 849 patients (1 027 lésions).
« A l'issue du suivi, 31 et 29 % des patients, respectivement, traités par roxithromycine ou placebo présentaient une sténose supérieure à 50 %, et 19 % et 17 % une sténose supérieure à 70 % », expliquent-ils. Le critère combiné de décès et d'infarctus du myocarde était similaire dans les deux groupes. A l'analyse des sous-groupes en fonction des IgG anti-CP, chez les patients séronégatifs pour CP, le taux de resténose supérieure à 50 % était de 1,46 alors qu'il était de 0,65 chez ceux dont le taux sérique d'IgG anti-CP était de 1/512. « Mais le petit nombre de patients inclus dans les différents sous-groupes et, de ce fait, la faible incidence des événements cardio-vasculaires, ne permettent pas de tirer de cette étude des conclusions applicables immédiatement en clinique. De nouveaux essais plus spécifiques des différentes sous-populations doivent maintenant être mis en œuvre », concluent les auteurs.

« The Lancet » du 30 juin 2001, pp : 2086-2089.

Dr Isabelle CATALA

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6948