LES PROGRÈS accomplis en imagerie cérébrale ont permis d'observer que la dépression s'accompagne d'une réduction du volume de l'hippocampe (de l'ordre de 8 à 20 %) et d'une diminution de l'activité du cortex préfrontal. Cette réduction du volume hippocampique serait notamment liée aux facteurs de stress. Elle est d'autant plus marquée que la dépression se prolonge ou que le patient déprimé n'a pas bénéficié d'un traitement antidépresseur. D'autres travaux ont montré une corrélation entre la diminution du volume de l'hippocampe et les antécédents dépressifs, ce qui suggère que ces modifications de structure seraient à l'origine de récidives dépressives. Les antidépresseurs, au-delà de leurs effets sur les neurotransmetteurs, contribuent à augmenter la neurogenèse hippocampique et à promouvoir des facteurs neurotrophiques.
Cependant, les liens entre stress, neurogenèse, atrophie hippocampique et dépression ne sont pas encore bien élucidés. «Des données nouvelles de spectroscopie par résonance magnétique laissent toutefois entrevoir pour la première fois la possibilité d'observer et de quantifier in vivo la présence de cellules progénitrices de cellules neurales», a déclaré le Pr Philippe Fossati.
La tianeptine agit sur la transmission glutamatergique.
Parmi les antidépresseurs, la tianeptine est une molécule originale puisque ses effets positifs particulièrement marqués sur la neurogenèse hippocampique et sur la croissance de l'arborisation dendritique, qui s'opposent aux effets négatifs de stress chroniques sur ces mêmes phénomènes, mettent en jeu son action modulatrice sur la neurotransmission glutamatergique. «Les effets de la tianeptine laissent à penser qu'agir spécifiquement sur le glutamate pourrait permettre une action plus complète et plus rapide sur la dépression», a souligné le Pr Michel Hamon. Par ailleurs, les altérations hippocampiques se manifestent également par des troubles de la mémoire et de la concentration. Des données récentes ont mis en évidence une relation entre, d'une part, l'altération de la neuroplasticité et, d'autre part, l'expression symptomatique et les atteintes cognitives dans la dépression. La tianeptine par son effet sur la neuroplasticité de l'hippocampe et du cortex cérébral s'attaque au noyau dur de la dépression et améliore aussi les performances intellectuelles, notamment mnésiques.
Symposium organisé par le Laboratoire Ardix Medical dans le cadre du 6e Congrès de l'encéphale, avec les Prs P. Gorwood (Louis-Mourier, Colombes), L. Reagan (University of South Carolina, Etats-Unis), P. Fossati (Pitié-Salpêtrière, Paris), M. Hamon (Pitié-Salpêtrière, Paris) et P. Llorca (CHU Clermont-Ferrand).
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