Un traitement initial adapté et rapidement mis en uvre est un élément important du pronostic. Mais la prise en charge médicamenteuse des pneumonies communautaires requiert un traitement empirique. L'agent pathogène responsable reste en effet indéterminé dans plus de la moitié des cas environ. Cela s'explique par l'absence de tableau clinique ou radiologique suffisamment sensible et spécifique pour prédire le micro-organisme responsable, mais aussi par l'absence d'examen permettant d'obtenir, en pratique courante, un diagnostic microbiologique rapide et fiable. Il n'existe, par ailleurs, pas de molécule permettant de couvrir l'ensemble des germes potentiellement en cause ayant un rapport bénéfice/risque favorable et un recul d'utilisation suffisant.
Les antibiotiques utilisables appartiennent aux classes des bêtalactamines, des macrolides et des fluoroquinolones. La sensibilité des bactéries respiratoires aux antibiotiques évolue en fonction du temps. Pour le pneumocoque, par exemple, 48 % des souches sont résistantes à la pénicilline G et 10 % résistent aux céphalosporines de troisième génération.
La recherche de signe de gravité doit porter sur une atteinte des fonctions supérieures ou des fonctions vitales.
L'événement génétique principal qui initie le processus de l'acquisition d'une résistance bactérienne est une mutation. Les sites qui peuvent en être le siège sont très variés. Pour le pneumocoque, ils correspondent aux sites d'activité des fluoroquinolones. Les mutations peuvent donc affecter les gènes de la topo-isomérase IV (parC et ParE), mais aussi ceux de la topo-isomérase II ou gyrase (gènes GyrA et GyrB).
La moxifloxacine ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques
Les fluoroquinolones les plus récentes, baptisées « nouvelles fluoroquinolones », sont caractérisées par une augmentation de leur activité et un élargissement de leur spectre aux bactéries à Gram positif, aux anaérobies et aux mycobactéries.
La moxifloxacine ouvre des possibilités thérapeutiques plus spécifiquement destinées au traitement des infections respiratoires en raison de son activité accrue contre le pneumocoque. Elle a en effet des concentrations minimales inhibitrices très basses à l'égard des souches de S. pneumoniæ.
Cette nouvelle fluoroquinolone est absorbée de façon rapide et pratiquement totale. Sa biodisponibilité est ainsi d'environ 91 %. Sa distribution extravasculaire est rapide et sa demi-vie d'élimination est de l'ordre de douze heures.
La moxifloxacine est ainsi indiquée dans les pneumonies communautaires en première intention chez les patients ayant des facteurs de risque, ou en cas d'échec d'une première antibiothérapie chez les patients qui n'ont pas de facteurs de risque. Les facteurs de risque à prendre en considération sont l'âge supérieur à 65 ans, une comorbidité (diabète mal équilibré, insuffisance rénale, insuffisance respiratoire ou BPCO, insuffisance cardiaque congestive, antécédent d'hospitalisation récente, vie en institution, intoxication nolique, drépanocytose, par exemple).
Amphi parrainé par les Laboratoires Bayer Pharma, sous la présidence du
Pr Christian Perronne (Garches).
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