C’est aujourd’hui vendredi que l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux représentatifs vont reprendre langue, alors que la convention de 2005 expire à la mi-février 2010. Trois autres réunions sont prévues d’ici Noël. « Il était temps ! » s’est immédiatement réjouit la CSMF qui s’était opposé avec le SML à la reconduction tacite du texte. La ministre a renoncé à imposer via le PLFSS qui vient d’être voté à une prorogation de la convention, en dépit de deux amendements parlementaires dans ce sens. Mais la FMF qui a réuni une soixantaine de ses cadres le week-end dernier à Juan-les-Pins reste inquiète. « Il y a une loi (HPST, voté en juillet, ndlr) qui contient le meilleur ou le pire, selon ce qu’on va en faire dans les tous prochains mois. C’est maintenant qu’il faut se mobiliser pour savoir ce qu’on va en faire et s’impliquer en particulier dans les régions, » a dit Jean-Claude Régi devant ses troupes.
Si la FMF demeure un soutien de la ministre, sa base a tout de même émis quelques grincements de dents à l’évocation par Roselyne Bachelot à Juan-les-Pins de la refonte de la Pds, de l’obligation de déclaration des congés, des SROS ambulatoires ou l’impossibilité pour les généralistes de vacciner dans les cabinets. Mais la principale préoccupation de la FMF reste de savoir si la prochaine convention sera bien signée après les prochaines élections professionnelles aux URPS qui devraient se tenir mi-2010.
Roselyne Bachelot ne s’est pas engagée formellement sur ce calendrier, mais n’a cependant guère laissé de doute sur son souhait. « Je ne peux pas dire aux partenaires conventionnels de ne pas négocier une nouvelle convention, a-t-elle expliqué. Mais je leur ai dit que c’est une voie sans issue que de le faire tout de suite ». Vendredi, un communiqué du SML avait pourtant signifié qu’il était hors de question pour ce syndicat de cautionner un simple « replâtrage avec quelques mesures cosmétiques. » Pour sa part, le directeur de l’Uncam, Frédéric van Roekeghem, qui a fait le déplacement sur la Côte d’Azur, s’est retranché derrière le contexte législatif des lois d’août 2004 et HPST qui « impose de négocier une nouvelle convention » mais qui permet « une certaine continuité » grâce au règlement arbitral qui viendrait se substituer à la convention en cas de carence. « Les discussions jusqu’à fin janvier ne pourront que mettre des jalons sur une nouvelle convention qui ne pourra pas être signée avant que ceux qui pourront le faire auront été élus de manière démocratique » a insisté le Dr Régi.
Signe de méfiance : la FMF a décidé en AG de ne pas « avaliser un secteur optionnel tel que proposé au cours des négociations conventionnelles du 15 octobre ». Le sujet a même été poliment évité en présence de Frédéric van Roekeghem, lequel ne s’est avancé que sur un terrain peu polémique : l’informatisation massive des cabinets de ville qui pourrait être financé par des forfaits. Il semble d’ailleurs que la FMF soit de plus en plus ouverte sur l’introduction de forfait, à condition que le paiement à l’acte reste majoritaire. Son programme électoral commun avec ses alliés d’Union généraliste et de l’Union des chirurgiens est encore embryonnaire. Mais tous estiment d’ores et déjà nécessaire un investissement de 10 milliards d’euros par an pour la médecine de ville.
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