PARIS
Pierre Boulat (1924-1998) et sa fille Alexandra (1962-2007) furent de grands photographes des temps modernes. Ils surent, chacun dans son style, traduire les désordres de l’histoire et les tragédies des hommes. Chez le père, qui immortalisa la vie dans les années 1950, une infinie tendresse dans le regard. Chez la fille, qui sillonna le monde et ses plaies en tant que grand reporter, une humanité bouleversante (ici, « Réfugiée afghane à Quetta au Pakistan », février 2001). Chez l’un comme chez l’autre, des photos profondes, justes, sans concession.
Petit Palais, Avenue Winston Churchill., 8e, tél. 01.53.43.40.00. Jusqu’au 27 février 2011.
Le maître de la toile de jeans
Une curieuse et rare exposition. La galerie Canesso dévoile les œuvres d’un peintre dont on sait peu de choses, hormis qu’il est génois et qu’il vécut au XVIIe siècle. L’artiste se fit remarquer pour avoir reproduit régulièrement, dans une série de tableaux, une étoffe bleue, tramée de fils blancs, caractéristique de la toile de Gênes, qui devint par déformation « geanes » en anglais au XVIIe, et « jeans » aujourd’hui. Ce « Maître de la toile de jeans » habille ainsi ses personnages de la fameuse toile bleue de coton : un petit mendiant, une famille à table, et autres scènes de la vie populaire peintes dans un style très réaliste. Huit tableaux de ce cycle sont présentés ici, aux côtés des prédécesseurs et contemporains (Monsù Bernardo, Giacomo Ceruti…) de ce peintre mystérieux, qui donna ses lettres de noblesses à un matériau passé aujourd’hui dans la vie quotidienne. Une découverte.
Galerie Canesso, 26, rue Laffitte, 9e, tél. 01.40.22.61.71. Jusqu’au 27 novembre.
CHANTILLY
L’art hollandais au musée Condé
Le musée Condé de Chantilly présente un brillant florilège d’œuvres des grands maîtres de l’art hollandais du XVIIe siècle, Ces dessins et peintures – issus pour la plupart de la collection du duc d’Aumale –, créés lors de cette grande période d’épanouissement culturel, sont d’une harmonie enchanteresse. On ne se lasse pas d’en déceler tous les détails. À regarder les scènes villageoises ou domestiques, les scènes de genre ou religieuses, les allégories, les intérieurs, les paysages, les marines, les natures mortes, les portraits, peints et dessinés avec raffinement et douceur par Jacob van Ruisdael, Wouvermans, Van de Velde, Jacob Van Loo, Mierevelt ou Rembrandt, une impression commune à tout l’art hollandais du XVIIe s’impose : la coexistence parfaite du réalisme et de la poésie. C’est toute l’« âme des peuples » qui jaillit de ces œuvres de maîtres. La plupart ont fait l’objet d’une importante campagne de restauration, présentée dans un parcours thématique tout au long de l’exposition. Notre photo : Mathias Stomer, « Sarah présentant Agar à Abraham ».
Musée Condé, Domaine de Chantilly, tél. 03.44.27.31.80. Jusqu’au 2 janvier 2011.
ÉPINAL
Sur les routes
Les grands voyageurs d’autrefois sont au cœur de cette exposition, qui, à travers l’imagerie populaire et la création contemporaine, rend hommage aux colporteurs, cantinières, juifs errants et autres conscrits. Les errances de ces vagabonds ont inspiré de nombreux peintres, graveurs et imagiers, dont les œuvres sont réunies ici. Elles embrassent tous les âges. Encres sur papier de l’artiste conceptuel Hamish Fulton, photos d’Henri Cartier-Bresson et d’Izis, lithographies sur le marchand d’images publiées par Aubert à Paris au XIXe siècle, images anciennes d’Epinal, retracent l’aventure de ces hommes et de ses femmes qui, un jour, prirent la route, « pour aller toujours plus loin nulle part », comme disait Émile Ajar. Notre photo : « Passage de la Bérésina », image éditée en 1912 par Pellerin.
Musée de l’Image, Cité de l’Image, 42, quai de Dogneville, tél. 03.29.81.48 .30. Jusqu’au 11 novembre.
ORLÉANS
De Dürer à Mantegna, gravures de la collection Leber
Eaux-fortes, burins, bois… Le musée des Beaux-Arts d’Orléans possède un remarquable et éclectique fonds de gravures, grâce à la collection de Jean-Michel Constant Leber (1780-1859), érudit bibliophile natif d’Orléans, dont le musée à acquis de nombreuses planches. Un riche aperçu nous en est présenté ici, avec des œuvres de l’école allemande (magnifiques feuilles de Dürer, qui bouleverse la tradition classique médiévale, mais aussi de Martin Schongauer, Lucas Cranach ou Hans Holbein avec sa Danse des morts), italienne (Mantegna, Le Parmesan et l’idéal classique) et hollandaise (gravures de Lucas de Leyde par exemple, où se mêlent Renaissance, maniérisme et scènes de genre). Ce panorama de la gravure européenne à la Renaissance est un bel hommage à ce qui fut, bien avant la photographie, l’un des tout premiers arts de la reproduction. Notre photo : « Esther devant Assuérus », vers 1478-1479, extrait d’une Bible imprimée par Heinrich Quentell à Cologne.
Musée des Beaux-Arts d’Orléans, 1, rue Fernand Rabier, tél. 02.38.79.21.55. Jusqu’au 28 novembre.
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