La phobie spécifique ou simple se caractérise par la présence d’une peur marquée et persistante d’objets ou de situations bien circonscrits. Cette peur est qualifiée d’excessive et de déraisonnable et ce, autant par la personne qui en souffre. L’exposition à ce qui fait peur provoque généralement une réponse immédiate d’anxiété importante et conduit à des comportements d’évitement.
La pathologie commence, explique le DSM IV, si l’évitement, la peur ou l’anticipation anxieuse d’être confronté au stimulus phobogène interfère de manière significative avec les habitudes quotidiennes du sujet, son fonctionnement professionnel ou sa vie sociale, ou si la personne souffre de manière marquée d’avoir la phobie.
Une maladie ?
Les phobies spécifiques se situent donc aux confins du normal et du pathologique. Le recours au psychiatre est d’autant plus rare que la phobie spécifique est moins invalidante. D’où la difficulté d’en connaître la prévalence. Dans notre environnement quotidien, l’acrophobie ou la phobie des serpents (ophiophobie), voire l’arachnophobie donnent rarement lieu à des consultations ; la claustrophobie peut en revanche engendrer un véritable handicap pour le citadin ou l’eurotophobie pour le commercial. Certaines phobies s’inscrivent dans des pathologies névrotiques plus complexes ayant des répercussions sur la sexualité et la libido, comme le vaginisme qui ne saurait être résumé à la seule peur de la pénétration sexuelle.
TCC et corticoïdes
La prise en charge des phobies peut bénéficier des thérapies comportementales et cognitives associant techniques d’exposition progressives et restructuration cognitive vis-à-vis des situations ou des objets phobogènes. L’exposition peut se faire graduellement in vivo ou à l’aide des techniques de réalité virtuelle (voir aussi Le virtuel, un outil thérapeutique bien réel).
Les liens avec la physiopathologie de l’anxiété et l’axe hypothalamohypophysaire ont conduit à tester l’effet des corticoïdes dans la prévention des phobies ; avec un certain succès.
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