DE NOTRE CORRESPONDANT
LE Dr PHILIPPE BERGEROT, radiothérapeute, président du réseau Onco Loire Estuaire et coordinateur du centre de coordination en cancérologie (3 C) de Saint- Nazaire, en est convaincu : «On peut avoir le meilleur chimiothérapeute, le meilleur chirurgien et le meilleur radiothérapeute et avoir le moins bon traitement.»«La qualité des soins est extrêmement importante, bien sûr, poursuit ce praticien du centre Etienne-Dolet, mais leur organisation est essentielle. Si un patient est opéré à l'hôpital puis vient suivre sa chimiothérapie au pôle mutualiste, c'est bien un même et seul patient.»
En vertu de cette conviction, des accords ont été signés dès 1991 entre le centre régional de lutte contre le cancer René-Gauducheau, le centre hospitalier de Saint-Nazaire et le centre de radiothérapie Etienne-Dolet. Un réseau de cancérologie est lancé huit ans plus tard, avec ces deux derniers établissements et la polyclinique de Saint-Nazaire, devenue depuis polyclinique de l'Océan. Avec la restructuration opérée par la Mutuelle Atlantique, la dernière étant dans ce domaine l'acquisition totale en janvier 2006 du centre Etienne-Dolet, ce sont désormais trois entités (l'hôpital public, le pôle mutualiste et la polyclinique privée de l'Europe) qui oeuvrent ensemble à la prise en charge des malades du cancer au sein du centre de coordination en cancérologie. Manière de prolonger le travail commun effectué depuis plus de dix ans à travers les réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP). Cette longue expérience a d'ores et déjà permis de créer un « agenda patient » qui permettra, à partir d'octobre, de mieux suivre le parcours de la personne après que la RCP aura défini un « programme personnalisé de soins » et que ce dernier aura été accepté par le patient.
Le pôle mutualiste (à savoir la polyclinique de l'Océan et le centre Etienne-Dolet) n'a pas ménagé ses efforts pour être reconnu comme un acteur incontournable sur le plan de la cancérologie. Avant le lancement du plan Cancer, il a expérimenté le dispositif d'annonce et la chimiothérapie à domicile. «Faire de la chimiothérapie à domicile a été très fédérateur chez les professionnels de santé, souligne le Dr Bergerot. Nous avons été un site expérimental au niveau régional, ce qui a profité à 200patients.» Aujourd'hui, ce sont les soins dits de support qui sont l'objet d'une attention particulière. «Depuis six mois, un médecin généraliste propose un programme d'accompagnement contre la douleur, et une assistante sociale doit être prochainement recrutée pour mieux organiser la sortie du patient», explique Catherine Keller, directrice du pôle hospitalier mutualiste.
Un deuxième accélérateur de particules devrait être effectif au printemps 2008. Cette acquisition était nécessaire face à des besoins croissants* et à un fonctionnement actuel insatisfaisant. «Il n'est pas normal de demander à quelqu'un de venir à 6h30 pour une séance», relève le Dr Bergerot à titre d'exemple. Ce nouvel équipement permettra également de traiter plus de patients, dont certains doivent se rendre aujourd'hui à Nantes.
Le pôle mutualiste, avec ses cinq établissements privés participant au service public hospitalier, aura alors bien amorcé sa mue quand, en 2011, l'ensemble de ses activités rejoindra le site de la « cité sanitaire » avec le centre hospitalier. Ce regroupement viendra consacrer un partage d'activités présenté comme «exemplaire» par le pôle mutualiste. «Il ne sera ni une fusion ni une simple juxtaposition», précise Catherine Keller. Dans ce découpage, le secteur mutualiste portera la plus grande partie de la chirurgie (digestive, viscérale, vasculaire, endocrinienne…), l'oncologie médicale et la radiothérapie.
* Huit cents nouveaux patients par an sont traités par radiothérapie.
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