Les praticiens qui prennent en charge les hépatites B et C disposent désormais d’un rapport* de 180 recommandations à l’image de ce qui existe pour l’infection à VIH. Celui-ci compense en partie la non-reconduction du plan national hépatites, alors que la guérison définitive est envisagée pour l’hépatite C avec l’arrivée de nouveaux traitements.
Les hépatites concernent aujourd’hui une large population. 500 000 personnes seraient infectées par le virus de l’hépatite B (300 000) et de l’hépatite C (200 000). Mais près de la moitié d’entre eux (entre 220 000 et 250 000) ignorent leur infection. Chaque année, faute de prise en charge précoce, les virus B et C sont à l’origine de 2 000 décès.
Dans ce contexte, le rapport met l’accent sur la prévention. En premier lieu, les experts incitent à la promotion de la vaccination contre l’hépatite B. Les adolescents, pour une grande part non vaccinés, seraient la cible prioritaire. La couverture vaccinale chez les professionnels de santé devrait enfin être renforcée.
Inégalités sociales
Comment impliquer davantage les médecins généralistes ? Le rapport suggère de recourir à la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP). Leur action serait évaluée sur les actions de prévention, de vaccination et de dépistage menées dans leur patientèle.
Quant à l’amélioration du dépistage, celui-ci constitue un axe fort de ce rapport. Et doit en priorité être orienté vers les groupes à risques. Les usagers de drogue sont les plus touchés et constituent le principal réservoir, au moins pour l’hépatite C. D’où l’appel à utilisation des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) de l’hépatite C. Des associations comme Médecins du Monde ont recours déjà à ces tests en couplage avec le Trod VIH et jusqu’à ce jour sans autorisation. La validation de la HAS qui vient d’intervenir permettra de légaliser ces pratiques.
Une fois l’hépatite diagnostiquée, la prise en charge doit être pluridisciplinaire. Les cas les plus complexes seraient traités au cours d’une réunion de concertation organisées au niveau régional.
Enfin, la prise en charge de ces pathologies illustre la persistance d’inégalités tant sociales que territoriales au sein des populations les plus précarisées. D’où l’importance de lancer « des actions correctives », comme le recommande le rapport. Comment au final toutes ces préconisations seront-elles financées ? Quel est le calendrier ? Il n’y a pas là d’engagement clair des pouvoirs publics.
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